La balle dans le camp de Maggie De Block

Hier soir se tenait une médico-mut inédite, après la demande de l’ABSyM et du Cartel que l’accord s’autodétruise. Ce qu’il en sort? Un «clock stop» – soit une suspension de processus – d'un mois avant d’en arriver, éventuellement, à cette extrémité. «Nous avons énoncé des revendications, la balle est dans le camp de la ministre», indique Paul de Munck, pour le GBO. Le sursis d’un mois n’entame pas la détermination de son syndicat, dit-il.

La presse – et cette fois pas uniquement les journaux médicaux – avait les yeux braqués sur la médico-mut explosive d’hier soir, où la ministre herself était conviée (*). L’Inami a pris la peine de communiquer, de nuit, sur le répit d’un mois dont bénéficie l’accord (et donc sur le maintien des tarifs actuels d’ici à la prochaine médico-mut, le 27 février). 

D’ici là, on est (re)parti pour une concertation entre les partenaires de la médico-mut et le gouvernement. Doit-on s’attendre à ce qu’elle porte de réels fruits? Qu’il en sorte vraiment des mesures de nature à restaurer la confiance? Avec cette méthode de «gel temporel», n’est-on pas en train d’anesthésier la grogne du corps médical? 

Les syndicats médicaux ont été invités à ne pas dévoiler ce que contiennent les propositions et points à débattre qui ont été transmis par la médico-mut à la ministre, tant que cette dernière n’aura pas eu l’occasion de prendre connaissance du détail. Aussi Paul De Munck, président du GBO, ne souhaite-t-il pas donner de longues explications. 

Il s’avère que Jo De Cock avait vu, en bilatéral, les partenaires de la concertation, pour cerner ce qui leur paraissait à chacun des points fondamentaux pour rétablir le dialogue à la suite des économies unilatérales d’octobre dernier. La réunion d’hier soir a servi à établir un texte avec un dénominateur commun. Il y est question du système d’accords dans son ensemble et de thématiques délicates, nomenclature, liberté tarifaire… 

Ne risque-t-on pas de verser dans la discussion théorique de grands principes, de valeurs, de mécanismes de négociation… à des lieues des préoccupations du médecin de terrain, auquel il importe surtout de savoir quelles mesures pourraient toucher ses conditions de travail et de vie au quotidien? Paul De Munck affirme que le GBO a apporté à l’édifice une pierre très concrète, avec des demandes qu’il trouve fondamentales pour la pratique MG. 

Le président du GBO relève que l’hypothèse d’une résolution de plein droit n’a pas été écartée par ses interlocuteurs du cabinet et de l’Inami – sans doute est-elle recevable juridiquement. D’autre part, il affirme qu’il n’y a pas de risque que la défense professionnelle se fasse avoir «à l’usure». «On ne va pas se laisser endormir», dit-il. Faute de signal clair, de geste formel de la ministre d’ici fin février, montrant que les points de revendication vont être considérés et ce, dans des délais raisonnables, «ce sera retour à la case départ», d’avant le clock stop, à savoir la demande de dissolution de l’accord. 

(*) Retenue pour raisons familiales et représentée par Bert Winnen, son chef de cabinet Soins de santé.

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