La Commission européenne a présenté mercredi une stratégie pour prévenir et mieux réagir aux crises et aux menaces dans l'UE. Les citoyens sont notamment invités à faire des réserves leur permettant de tenir pendant 72 heures en cas d'urgence.
"Lors de la pandémie de Covid-19, nous parlions du monde d'après. Ce monde est là désormais, plein de guerres, de crises, de catastrophes qui se multiplient", a noté la commissaire à la Préparation et à la gestion des crises, Hadja Lahbib, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. "Nous devons y faire face avec méthode, responsabilité et sérénité."
La nouvelle feuille de route part de ce constat: l'Union européenne et ses Etats membres sont confrontés à des menaces croissantes pour leur sécurité. La guerre d'agression menée par la Russie en Ukraine, les tensions politiques accrues et les actes de sabotage mettent défient la résilience européenne. Même si elle est considérée comme un "worst case scenario", la possibilité d'un conflit armé sur le territoire européen, n'est pas exclue.
Dans ce contexte, la Commission présente 30 actions-clé qui doivent permettre de mieux anticiper les risques et de mieux réagir. L'exécutif souhaite notamment promouvoir la préparation de la population et l'encourage à adopter des mesures pratiques, comme le maintien de fournitures de base pour trois jours en cas d'urgence.
Ce "kit de survie", qui s'inspire d'un manuel suédois, devrait idéalement contenir de l'eau, de la nourriture en boite ou lyophilisée, de l'éclairage, des papiers d'identité dans une pochette imperméable, les éventuels médicaments nécessaires ou encore une radio, a détaillé Hadja Lahbib.
Un autre pilier concerne la protection des services essentiels comme les hôpitaux, les écoles ou les télécommunications. La Commission souhaite améliorer la constitution de stocks d'équipements et de matériel critique.
L'exécutif propose aussi de renforcer la coopération civile et militaire, en menant des exercices de préparation à l'échelle de l'UE avec l'armée, la protection civile, la police, le personnel de soins et les pompiers.
Au chapitre de la réponse aux crises, la Commission veut mettre en place un nouveau centre européen de coordination des crises. Ce dernier se basera sur l'expertise du centre de coordination des interventions d'urgence (ERCC), dans le but de mieux soutenir les Etats membres en cas de demande, selon Mme Lahbib.
Avec cette communication, la Commission ne souhaite pas alarmer la population, mais commencer un travail de sensibilisation, a indiqué une source européenne.