À l’occasion de son symposium de printemps, l’association flamande des gynécologues (VVOG) a dressé un état des lieux des principaux défis auxquels la spécialité devra faire face dans les années à venir. Réseaux sociaux, pose de stérilet, plan national pour l’endométriose, lettres de référence, téléconsultations ou encore accompagnement des femmes enceintes vulnérables : autant de thématiques qui mobilisent la profession , aussi bien au nord qu'au sud du pays, et appellent des réponses concrètes.
L’impact des réseaux sociaux sur la spécialité a été un sujet central lors du récent symposium de printemps. « De nombreux gynécologues n’ont qu’une vision partielle de ce qui circule sur des plateformes comme TikTok, où des informations erronées sur la contraception, les traitements hormonaux ou la fertilité sont souvent relayées. Cela dit, certaines applications de suivi de fertilité sont fiables, même si elles semblent moins efficaces pour éviter une grossesse. Leur efficacité se rapproche néanmoins de celle du préservatif. » souligne la porte-parole de la VVOG, la Dre Isabelle Dehaene.
Les gynécologues sont de plus en plus conscients que leurs patientes puisent des informations sur ces canaux sans toujours en parler avec leur médecin.
« Pour répondre à cette tendance, nous envisageons d’être plus présents sur les réseaux sociaux, notamment via un futur compte Instagram. Notre président, le Dr Koen Traen, a aussi eu l’idée d’engager des étudiants en médecine et en communication pour produire des vidéos TikTok fiables afin de lutter contre la désinformation. »
Des lignes directrices pour la pose de stérilet
Un autre thème d’actualité est la douleur sous-estimée lors de la pose d’un stérilet. « Sous l’impulsion du Dr Jan Bosteels, notre groupe travaille à des recommandations sur la pose de stérilet, et une étude est en cours pour explorer des méthodes moins douloureuses. Une autre recherche prometteuse, encore à ses débuts, s’intéresse à l’influence de l’alimentation sur la qualité ovocytaire. »
« L’endométriose est régulièrement au cœur de l’actualité. La Chambre a récemment approuvé un plan national, qui doit désormais se concrétiser sur le terrain. »
Les honoraires liés aux gardes et à la permanence en gynécologie ont été récemment communiqués. Cette actualité a mis en lumière le rôle des lettres de référence et la possibilité que certains centres adaptent leurs listes d’attente afin de garantir la continuité des soins.
Téléconsultations : continuer à tracer les usages
Autre sujet d’attention : les téléconsultations. Selon une enquête menée par Le Specialiste et Medi-Sphere, les gynécologues figurent parmi les spécialistes qui y ont le plus souvent recours, notamment pour commenter des résultats ou assurer des suivis.
« Les gynécologues considèrent la téléconsultation comme un moyen économique de gérer les suivis de routine. Bien sûr, cette pratique doit être encadrée. Mais la suppression récente du remboursement soulève des questions pour l’avenir : ces consultations à distance permettent d’économiser du temps et de l’argent, en évitant aux patientes de revenir pour des points mineurs. En attendant, dans les hôpitaux, nous continuons à enregistrer les appels téléphoniques liés à ces suivis, afin de disposer de données chiffrées. »
Concernant le lancement du « programme des 1 000 premiers jours » porté par le ministre Vandenbroucke, un webinaire est prévu prochainement pour préciser son contenu et répartir les rôles. « Le parcours pour les femmes enceintes vulnérables est déjà bien défini, mais l’encadrement général de ce groupe-cible doit encore être précisé. »