Un financement européen de 6,6 millions d’euros, dont 3,96 millions via le FEDER, est mobilisé pour soutenir le projet transfrontalier ALCOVE, coordonné par le CHU de Lille. C’est ce qu’indique l’Institut Jules Bordet lundi dans un communiqué, alors qu’il participera en tant que partenaire clinique à cette initiative innovante de détection précoce du cancer du poumon.
Le projet ALCOVE, lancé dans le cadre du programme de coopération INTERREG France-Wallonie-Vlaanderen, repose sur l’analyse non invasive de l’air exhalé à l’aide d’un nez électronique. Ce dispositif permettrait d’identifier les patients à risque à un stade précoce, avant de recourir au scanner thoracique, dans le but d’améliorer le taux de survie et de rationaliser les examens de dépistage.
Le cancer du poumon est l’une des principales causes de mortalité par cancer en Europe, avec une espérance de vie moyenne de 17 % à cinq ans. Ce taux peut toutefois atteindre 90 % lorsqu’un diagnostic est posé suffisamment tôt. Le projet ALCOVE ambitionne de s’inscrire en amont du dépistage classique, en repérant des composés organiques volatils (COV) spécifiques de la maladie dans l’haleine des personnes à risque.
L’initiative réunit 17 partenaires répartis entre la France et la Belgique, dont des experts cliniques, des ingénieurs en capteurs, des spécialistes de l’analyse chimique, du traitement du signal et des données massives. Elle s’appuie sur les avancées du projet PATHACOV (2018-2022), qui avait permis le développement d’un prototype de nez électronique.
L’étude clinique prévue impliquera 492 participants, dont des patients atteints de cancer du poumon opérables ou non, ainsi que des sujets à risque, dans les Hauts-de-France, le Grand-Est et la Belgique. L’Institut Jules Bordet y prendra part aux côtés de neuf autres hôpitaux.
Trois axes stratégiques sont fixés : adapter le dispositif aux exigences européennes, évaluer sa performance en conditions cliniques proches de la réalité et préparer son intégration dans les futurs programmes de dépistage.
« En facilitant l’accès à un dépistage de proximité et simplifié, nous espérons détecter plus précocement les cancers du poumon et ainsi améliorer considérablement les chances de survie des patients », déclare le Pr Sébastien Hulo, coordinateur du projet au CHU de Lille.
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