Un neurostimulateur a été implanté pour la première fois en Belgique chez un patient souffrant de polyneuropathie diabétique. L’intervention a été réalisée le 27 mars à l’hôpital AZ Glorieux de Renaix, qui salue une avancée dans la prise en charge des douleurs nerveuses chroniques liées au diabète.
Jusqu’à récemment, cette technique était surtout utilisée chez des patients souffrant de douleurs chroniques après une opération du dos ratée (le « syndrome post-laminectomie »). « Chez ces patients, nous avons parfois observé des effets étonnamment positifs sur leurs douleurs nerveuses liées au diabète », explique le Dr Harald Verschueren, spécialiste de la douleur à l’AZ Glorieux. « Cela nous a incités à explorer cette piste pour les personnes souffrant de douleurs neuropathiques diabétiques sévères. »
Deux étapes
La procédure se déroule en deux temps. Une première électrode d’essai est d’abord implantée et reliée à une batterie externe. Si le patient constate une nette diminution de la douleur au bout de deux semaines environ, une implantation définitive est alors réalisée.
« Notre premier patient a reçu la semaine dernière son électrode d’essai et il est déjà revenu pour un contrôle », indique le Dr Verschueren. « Il décrit une amélioration marquée de ses douleurs. C’est encourageant – pour lui, mais aussi pour nous en tant que soignants. Nous espérons que cette nouvelle approche pourra soulager encore davantage de patients. »
Remboursement
Depuis le 1er mars 2025, l’INAMI prévoit un remboursement pour cette indication. Elle concerne les personnes atteintes d’une polyneuropathie avancée, chez qui les traitements antidouleurs classiques sont inefficaces ou provoquent trop d’effets secondaires. Ce remboursement est toutefois strictement encadré.
Comme le précise une circulaire récente de l’INAMI, la neurostimulation dans les cas de polyneuropathie diabétique des membres inférieurs (PDPN) n’est prise en charge que si le patient est traité dans un Centre multidisciplinaire de traitement de la douleur chronique (CMD) reconnu par les autorités.
L’indication doit être posée par une équipe algologique multidisciplinaire de ce centre, et l’implantation ainsi que le suivi doivent également y être effectués.
Seul le coordinateur du CMD peut créer et gérer un dossier patient avec indication PDPN sur la plateforme Neuro-Pain. Les établissements sans CMD reconnu ne peuvent pas transférer cette gestion à un centre collaborateur.