Le Dr Olivier Wéry et sa fille Anne-Sophie Wéry développent un outil de littératie en santé : le projet C’est quoi, Doc ?. Leur volonté : réduire les lacunes en la matière qui peuvent entraîner des comportements inappropriés ou un stress symptomatique.
« Le véritable défi pour le patient n'est pas d'accéder à de l'information, mais plutôt de ne pas se perdre dans un flot d'informations parfois fausses, souvent floues ou inadaptées. De nombreux professionnels de la santé travaillent sur ce projet : en gynécologie, en gastro-entérologie et en oncologie... », expliquent Anne-Sophie Wéry, doctorante à HEC-Liège, et le Dr Olivier Wéry, gynécologue et maître de stage ULiège en gynécologie.
Le projet répond à ce besoin en démocratisant l’accès à une information médicale vulgarisée et scientifiquement validée, via de courtes capsules vidéo (environ 90 secondes). Elles traitent de diverses thématiques telles que les questions fréquentes des patients, l’usage de médicaments ou la préparation à un acte médical programmé.
À la suite d’un article paru dans Numerikare à propos de la cocréation avec des médecins de projets soutenus par MSD, ceux-ci les ont sollicités pour aborder la thématique du HPV (Human Papilloma Virus).
Des médecins de référence dans leur spécialité
Le projet est soutenu par le Pr Edouard Louis, doyen de la faculté de médecine de l’ULiège, dans le cadre de la formation des étudiants en médecine. Ces étudiants réalisent des podcasts durant leur parcours en master. La transmission d’un message clair entre soignants et patients est un aspect parfois sous-estimé dans la formation des jeunes médecins. Pourtant, elle est cruciale pour rendre les consultations plus efficaces et qualitatives, et pour faire du patient un acteur de sa santé.
« Ce projet implique notamment les soignants du service d’oncologie. Nous cherchons toujours à fédérer des personnes pointues dans leur domaine de spécialité. Les capsules sont conçues pour être intégrées dans les parcours de soins de façon pertinente. Leur objectif est également de contribuer à l’éducation thérapeutique des patients, en leur fournissant des informations adaptées. La volonté est que le patient se sente plus impliqué lors de l’entrevue. »
Implication avec le Réseau Santé Wallon
Aujourd’hui, ces informations sont accessibles soit via des plateformes telles que le Réseau Santé Wallon, soit via des applications dédiées ou d’autres outils numériques. Ce partenariat n’existe pas encore avec Bruxelles ou la Flandre.
La volonté est de rendre ces vidéos accessibles sur le site Infosanté.be, dans tous les cabinets de médecins, dans tous les hôpitaux et dans les pharmacies qui le souhaitent. « Nous travaillons sur deux axes principaux. Le premier axe est celui de la prévention-dépistage, avec une information librement accessible au grand public. Le second axe est celui des pathologies plus précises, des interventions médicales ou chirurgicales. L’accès à cette information est délivré par le soignant au patient concerné selon ses besoins, et non en libre accès pour ne pas provoquer des effets nocebo… Pour ces vidéos, un onglet a été développé dans le Réseau Santé Wallon. »
Projet de recherche
Depuis plus de deux ans, le projet avance : Anne-Sophie est doctorante à la faculté d’HEC, accompagnée par Jérôme Schoenmaeckers. « L’objectif de ma recherche : évaluer l’impact de la capsule vidéo en la comparant à une information traditionnelle écrite via des brochures, notamment sur des campagnes de sensibilisation dans le cadre du dépistage du cancer du côlon et du sein. Nous voulons aider les soignants, les médecins, les étudiants en médecine et les patients en utilisant un maximum d’outils connus des patients pour limiter la résistance au changement. »
L’expérience médicale en Suisse
« J’ai eu l’occasion de me rendre dans les hôpitaux universitaires de Genève. Ils sont pionniers en éducation thérapeutique, un aspect crucial auquel j’ai également été formée. L’interdisciplinarité est, selon nous, la clé pour développer un outil pertinent. Spécialistes, infirmier·ère·s et autres professionnels de la santé sont impliqués, mais aussi des pédagogues, une illustratrice et d’autres experts pour garantir le label qualité. Notre souhait est également de collaborer avec d’autres universités. »
Le rôle du généraliste
La médecine générale n’est pas oubliée dans la démarche : « Nous considérons que les thématiques développées ont un lien direct et pertinent avec ses pratiques. »
> Pour plus d'informations ou pour les contacter, rendez-vous sur le site https://www.cestquoidoc.be/