Parmi les éléments qu’énonce l’accord médico-mut signé peu avant Noël, Jacques de Toeuf, vice-président de l’ABSyM, retient le point de l’e-santé, avec e.a. la création d’une plateforme de concertation permanente. «Après le constat de ce qui ne va pas, on va mettre des solutions dessus», espère le syndicaliste. Il se réjouit aussi que, dans le dossier ‘réforme de l’accréditation’, la liaison au volume d’activité ne soit pas remise en question.
«Comme les autres syndicats et aussi la SSMG, on avait protesté, dénoncé l’écart entre la théorie de l’e-santé et les programmes informatiques qui ne suivent pas, MyCareNet, recip-e, etc.», contextualise le Dr de Toeuf. Qu’il y ait des problèmes effectifs semble désormais acté et cela se traduit dans l’accord 2018-2019 par 10 points d’action tendant à améliorer la performance, la continuité et la sécurité des systèmes. «On a mis des échéanciers sur ce qui est attendu. Et ce n’est pas sur les médecins que reposent les contraintes», poursuit notre interlocuteur.
Il cite notamment la création d’une plateforme où rassembler tous les protagonistes – les services publics et les professionnels utilisateurs, les mutuelles et les fournisseurs de softs ou développeurs d’applications – pour les amener à se concerter davantage, à exposer les problèmes, à garantir une gestion de services correcte, avec tous les helpdesks (efficaces) requis. «Je trouve cela fondamental pour la stabilité.» Dans ses points 4.2. et suivants, l’accord mentionne l’idée d’un monitoring du système de l’e-santé, avec, courant 2018, le développement d’un plan d’intervention efficient en cas d’incidents. «Il est également question de rendre les hubs plus performants, pour la communication entre la 1ère et la 2ème ligne, mais aussi de développer un dossier patient informatisé, communiquant, chez les médecins spécialistes en pratique extra-muros, ou encore de donner aux dispensateurs des garanties et des certitudes au niveau de la sécurité.»
Une liaison à l’activité
Par ailleurs, l’ABSyM avait rangé l’accréditation parmi les nuages sombres planant sur les négociations de l’accord. La réforme ne pouvait en aucun cas entraîner une économie, écrivait-elle en novembre. «On ne voulait pas en effet qu’on ampute l’enveloppe, qu’elle serve de variable d’ajustement», indique le Dr de Toeuf. «Et, contrairement à AADM qui aspirait à une solution tout-au-forfait, nous souhaitions que l’accréditation demeure toujours essentiellement liée à l’acte. Heureusement, cela n’est pas remis en cause.»
«Après des années de fonctionnement, il y a des disparités de revenus de l’accréditation entre spécialités. Relever le forfait constituerait une façon d’harmoniser les choses, mais je n’y suis pas favorable: il faut préserver une liaison à l’activité médicale. Sans quoi, vous allez vous mettre à distribuer au médecin des primes pour tout – une indemnité pour visser sa plaque, assister à ceci, participer à cela… – médecin qui, au final, ne verra qu’une poignée de patients sur sa journée», ironise le vice-président. «Le seuil pour l’accréditation c’est 1.250 contacts patients/an, 5-6 contacts par jour ouvrable. C’est un minimum, et ce n’est pas grand chose. Au point qu’on se demanderait presque: ‘faut-il vraiment faire de la formation continue pour si peu’? Pour nous, il fallait un équilibre, continuer de prendre en compte pour la rétribution de l’accréditation le volume de prestations.»
> Lire aussi : «Un accord qui marque un tournant»