Une récente étude parue dans le JAMA Network Open révèle que moins d'une personne sur quatre atteinte ou à risque de maladies cardiovasculaires (MCV) utilise des objets connectés. De plus, parmi ceux qui les utilisent, seulement la moitié le font de manière régulière.
Des objets connectés, tels que ceux proposés par Apple et Fitbit, sont de plus en plus sophistiqués, capable de suivre la fréquence cardiaque, l'activité physique, le sommeil et d'effectuer des électrocardiogrammes ainsi que d'autres mesures. Ces fonctionnalités pourraient être particulièrement bénéfiques pour le suivi de la santé des personnes atteintes de MCV.
L'étude, représentative au niveau national, s'est basée sur les réponses de 9 303 participants de la Health Information National Trends Survey (HINTS). 18 % des personnes diagnostiquées avec des MCV et 26 % de ceux à risque ont déclaré utiliser ces objets connectés, contre 29 % de la population générale.
"De plus en plus de gens ont accès à ces dispositifs capables de fournir une excellente gamme de données", explique le Dr Rohan Khera, auteur principal de l'étude, assistant-professeur à la Yale School of Medicine et directeur du Cardiovascular Data Science (CarDS) Lab.
"Notre question était de savoir qui utilisait vraiment ces outils. Et lorsque nous nous concentrons sur une population spécifique, comme celle atteinte de maladies cardiaques, qu'observons-nous ?"
Les résultats ont montré que les personnes âgées, celles ayant un niveau d'éducation inférieur et celles avec un revenu familial plus faible sont moins susceptibles d'utiliser ces dispositifs. Cela est probablement dû à un accès limité à ces technologies ou à une réticence à les utiliser.
"Ceux qui en bénéficieraient le plus sont ceux qui les utilisent le moins", déclare le Dr Khera. "Je pense que cela est partiellement lié à la sensibilisation. Beaucoup ne reconnaissent peut-être pas la valeur potentielle de ces outils pour leur santé, d'autant plus que les preuves de leur efficacité sont encore à l'étude. Les coûts et la perception de ces objets comme non essentiels, surtout pour ceux qui ont d'autres dépenses médicales, jouent également un rôle."
Face à ces constatations, les chercheurs se demandent s'il ne faudrait pas envisager des stratégies pour garantir une adoption plus équitable de ces technologies.
"Si nous reconnaissons de plus en plus la valeur médicale de ces appareils", déclare Khera, "devons-nous initier un débat sur leur accessibilité ? Faut-il les considérer comme une technologie de luxe réservée aux plus riches, ou comme une intervention médicale qui devrait être remboursée ?"