Financement des hôpitaux : « Ce n’est pas aux médecins de payer l’inefficience de l’hôpital »

L’ABSyM relance le débat sur le financement hospitalier, dénonçant l’inefficience du système actuel et l’impact de cette surcharge financière sur les médecins. Pour Gilbert Bejjani, les réformes doivent inclure une co-gouvernance avec les médecins, qui refusent de supporter seuls le coût de la rentabilité des hôpitaux.

« Au niveau du financement hospitalier, notre constat est qu’il y a une fuite en avant au niveau des coûts qui est en train de couler le système. Dans ce contexte, il y a une volonté de recherche de l’efficience. Par conséquent, on estime qu’il y a trop d’hôpitaux », avance Gilbert Bejjani, Vice-président de l'ABSyM. « Le surcoût du système ne peut pas être supporté par le corps médical. Ce n’est pas aux médecins de payer l’inefficience de l’hôpital. C’est aux hôpitaux d’assurer leur rentabilité financière. Dans le cadre de la réforme de la nomenclature, le corps médical ne va jamais accepter de perdre le petit pouvoir qui est le sien au niveau des honoraires, s’il n’est pas associé au management dans le cadre d’une co-gouvernance. Les futures réformes doivent à l’avenir prévoir des mécanismes qui soutiennent la recherche de la valeur pour le patient et pour le soignant, tant au niveau de son travail que de son bien-être. Pour rappel, l’Absym s’est beaucoup battue pour la publication de l’arrêté royal du 12 juillet 2023 qui exige la justification de l’imputation des frais hospitaliers qui sont mis sur le dos des médecins. Nous vous conseillons de bien examiner les coûts indirects qui sont payés deux fois à l’hôpital parce que leur financement est déjà dans le BMF. »

Réduction du nombre d’hôpitaux et économies d’échelle
Le dossier des patients hospitalisés et ambulatoires est également lié au financement des hôpitaux et à ce que l'on appelle les gains d'efficacité par le biais d'économies d'échelle. Comment cela se traduit-il au niveau des médecins ? Tom Bovyn a fait remarquer que les autorités veulent réduire le nombre d’hôpitaux de 120 à 80, en visant des gains d'efficacité, mais ce n'est pas vraiment le problème.

Le problème est que toute réforme hospitalière coûte de l'argent. Le Dr Bejjani estime qu’une augmentation d'échelle similaire à ce qu'a fait le Royaume-Uni n'apportera pas d'avantages économiques. « Les réseaux ne réussissent pas en Belgique parce que le financement ne se fait pas par réseau. »

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