Clinique Saint-Luc Bouge : 30 ans de chirurgie cardiaque et 10.000 patients opérés

Le 27 septembre 1994, la Clinique Saint-Luc Bouge réalisait sa première chirurgie cardiaque. Trente ans plus tard, elle a accueilli son 10 000e patient. « Avec plus de 450 patients opérés chaque année, nous sommes le deuxième centre de chirurgie cardiaque en Wallonie, juste après le CHU de Liège », souligne le Dr Spiridon Papadatos, chef du département de chirurgie cardiaque depuis 2021.

Les débuts ont été modestes. « En 1994, il fallait opérer au moins 150 patients pour obtenir l’agrément, puis ce nombre est passé à 250, ce qui a motivé notre partenariat avec le CHR Sambre et Meuse pour fonder le CNACC en 1999 », raconte le Dr Papadatos. Dès lors, l’UCL a apporté son soutien et des chirurgiens de Mont-Godinne, dont le Dr Yves Mairy et le Pr Michel Buche, ont aidé à développer le service.

En 1997, l'arrivée du Dr Pierre-Yves Etienne et la pose du premier stent ont marqué un tournant. Puis en 2002, le Dr Papadatos a rejoint l'équipe, introduisant des techniques avancées telles que la chirurgie mini-invasive. « Nous avons rapidement adopté des interventions de pontage sur cœur battant, qui réduisent la douleur et les cicatrices », ajoute-t-il.

Un centre en pleine expansion

Aujourd'hui, la clinique est solidement établie. « Avec 28 centres agréés en Belgique, il est impératif de réaliser au moins 250 interventions par an. Mais ici, cela fait trois ans que nous dépassons les 450 patients », affirme le Dr Papadatos. Le CNACC a permis de mieux organiser les services : la pose de valves aortiques se fait à Bouge, tandis que la pose de défibrillateurs a lieu au CHRSM, avec une garde commune de cardiologie interventionnelle récemment instaurée. « Cela montre la force de notre collaboration », dit-il.

La chirurgie et la cardiologie interventionnelle : des pratiques complémentaires

« La cardiologie interventionnelle évolue sans cesse, allant au-delà des maladies coronaires pour traiter les maladies valvulaires, comme le TAVI pour la valve aortique et le mitral-Clip pour la valve mitrale », explique le Dr Papadatos. Cependant, la chirurgie cardiaque reste essentielle. « Pour les maladies coronariennes et valvulaires, la chirurgie est souvent la meilleure option à long terme. Réparer une valve plutôt que de la remplacer, lorsque c’est possible, assure une meilleure durabilité », poursuit-il.

Pionniers en protocole ERAS

Depuis peu, la clinique a introduit le protocole ERAS (Early Recovery After Surgery), une première en Belgique en chirurgie cardiaque. « Ce protocole allège l’anesthésie, permettant aux patients de se réveiller dès la salle d’opération et de passer moins de temps en soins intensifs. C’est une avancée importante », affirme le Dr Papadatos, qui espère voir ce protocole devenir la norme.

Des patients toujours plus complexes

Grâce aux progrès techniques, l’équipe de Saint-Luc Bouge traite aujourd’hui des cas plus complexes. « Nous pouvons, lors d’une même intervention, réparer deux valves, effectuer un pontage et traiter une fibrillation auriculaire. Ce n’était pas envisageable il y a quelques années », précise-t-il.

Un nombre croissant d’interventions chirurgicales

Alors que la chirurgie cardiaque tend à diminuer dans d’autres institutions, la Clinique Saint-Luc Bouge observe une augmentation. « Ce phénomène est lié au nombre grandissant de cardiologues qui nous réfèrent leurs patients, y compris ceux d’autres hôpitaux wallons », conclut le Dr Papadatos. Avec un engagement constant dans l’innovation et la collaboration, la Clinique Saint-Luc Bouge se positionne comme un pilier de la chirurgie cardiaque en Wallonie.

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