Premier pape sud-américain de l'histoire, Jorge Mario Bergoglio est devenu le pape François -en mémoire de François d'Assise- le 13 mars 2013. Il était aussi le premier pape jésuite. Durant les 12 années de son pontificat, l'Argentin s'est intéressé de près aux pauvres et aux réfugiés, entre autres, mais les positions de Rome sur l'avortement, par exemple, ont peu évolué ces dernières années. Une visite en Belgique, en septembre 2024, s'est inscrite dans le contexte des violences sexuelles au sein de l'Église.

Son voyage en Belgique a été l'un de ses derniers déplacements à l'étranger. Par la suite, seul un passage en Corse, à la fin de l'année 2024, est venu s'ajouter à la liste de ses voyages, portant ainsi à 47 le nombre de visites effectuées hors d'Italie depuis 2013. Son passage en Belgique avait à la fois soulevé un certain engouement populaire, avec plus de 35.000 personnes réunies au stade Roi Baudouin pour une messe, mais aussi vivement fait réagir acteurs de la société civile et politiques par certains propos qu'il avait tenus. Le pape François avait notamment qualifié la loi autorisant l'avortement sous certaines conditions de "loi meurtrière" ou encore des médecins pratiquant l'avortement de "tueurs à gage". 

Lors de son passage en Belgique, le pape François avait d'ailleurs salué "le courage du roi Baudouin" qui avait refusé de signer la loi sur l'avortement. Il avait dans la foulée annoncé qu'il allait initier le "procès de béatification" du roi Baudouin à son retour au Vatican. La procédure de béatification du cinquième roi des Belges a été initiée le 17 décembre 2024.

Sa visite était également très attendue dans le cadre des violences sexuelles commises au sein de l'Église. Là-dessus, le discours de l'Argentin s'est montré sans équivoque, demandant "à tous de ne pas couvrir les 'abus'" et de condamner les agresseurs pour pouvoir 'guérir de cette maladie que sont les 'abus'". Le jésuite argentin avait aussi souligné que c'était "à l'intérieur même de l'Église" que rôdait ce crime". "Ce crime existe" et "l'Église doit avoir honte, demander pardon". 

Avant d'être pape, Jorge Mario Bergoglio s'était déjà rendu en Belgique. "La Belgique est proche du cœur du pape argentin", avait noté Emmanuel Van Lierde dans son livre "Le Pape François. Le révolutionnaire conservateur". Ce dernier détaille qu'au cours des années 1970, le prêtre argentin se rendait même très régulièrement en Belgique, lui permettant notamment de découvrir Bruges, Gand et Anvers. Ce passé, les rencontres avec certaines personnalités religieuses belges comme le cardinal Danneels et Mgr Luc Van Looy mais aussi les contacts entretenus avec le couple royal belge ont inévitablement joué un rôle dans la venue du so uverain pontife en 2024 pour célébrer les 600 ans de l'université catholique de Louvain. 

Né à Buenos Aires, en Argentine, le 17 décembre 1936, Jorge Mario Bergoglio a, tout au long de son pontificat, mais aussi au fil de sa vie religieuse, accordé une grande attention aux pauvres et aux plus vulnérables. Il a, en outre, laissé entendre qu'il ne s'écarterait pas, en tant que pape, de la vie austère et humble qu'il menait déjà à Buenos Aires. Immédiatement après son élection, il est apparu au balcon simplement vêtu de blanc, contrastant avec ses prédécesseurs. Par son mode de vie sobre, il a également séduit les non-croyants.

François voyait son rôle, et celui de l'Église, comme un missionnaire parmi les gens: une Église humble qui promeut la foi. Même en tant que simple prêtre, il se rendait régulièrement dans les bidonvilles de Buenos Aires. Il s'est prononcé en faveur de la justice sociale, contre le capitalisme débridé et a plaidé à plusieurs reprises en faveur de la lutte contre le changement climatique.

Fils d'émigrants piémontais, Jorge Mario Bergoglio a étudié la théologie après avoir étudié la chimie et une expérience d'enseignement de la littérature. Ordonné prêtre le 13 décembre 1969, Jorge Mario Bergoglio est nommé provincial des jésuites d'Argentine, quatre ans plus tard, à l'âge de 36 ans. 

Il est nommé en 1992 évêque auxiliaire pour l'archidiocèse de Buenos Aires par le pape Jean-Paul II, puis archevêque. Il est créé cardinal en 2001. Sa popularité est alors croissante en Argentine, alors qu'il se montre toujours plus investi auprès des plus pauvres.

Jorge Mario Bergoglio est élu comme 266e pape, au soir du 13 mars 2013, après deux jours de conclave dans la foulée de la démission surprise de Benoit XVI. Il est d'ailleurs revenu sur ce moment dans son autobiographie. "Je n'avais jamais imaginé que le résultat de ce conclave pourrait me concerner directement, donc figurez-vous si j'avais pensé à un nom de pape", confiait-il.

Le pape est aussi revenu sur les difficultés de son pontificat dans cette autobiographie. C'est le cas notamment de sa réforme de la bureaucratie vaticane, particulièrement l'imposition de règles dans le domaine financier, qui a suscité "la plus grande résistance au changement", expliquait-il.

Il ne s'est que peu écarté de la stricte morale sexuelle imposée par le Vatican, même si, d'après son passé à Buenos Aires, il a été plus attentif à la conscience sociale dans ce débat que ses prédécesseurs. Sous le pontificat de François, par exemple, le Vatican s'est montré plus attentif à la communauté LGBTQ+, sans pour autant autoriser le mariage homosexuel. Fin 2023, le Vatican a autorisé les prêtres à bénir les relations LGBT, bien qu'une telle bénédiction ne soit pas équivalente au sacrement du mariage.

A la mi-février 2025, le pape François a été hospitalisé à Rome dans un état critique avec une pneumonie des deux poumons, deux ans après une autre hospitalisation pour les mêmes raisons. Le Saint-Père avait par ailleurs subi, en 1957, une ablation de la partie supérieure du poumon droit à la suite d'une pneumonie aiguë.

En août 2021, les premières rumeurs ont surgi sur une possible démission en raison des problèmes de santé de François. Au fil des mois et des années, le Vatican a régulièrement signalé ses soucis de santé -notamment au niveau respiratoire-, mais cela ne l'a pas empêché de continuer à entreprendre de nombreux voyages. Juste avant son départ pour la Belgique, il avait notamment effectué un long voyage en Indonésie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Dans des interviews, le pape François avait déjà indiqué à plusieurs reprises qu'il démissionnerait si sa santé ne lui permettait plus de diriger l'Église.

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