La Communauté germanophone de Belgique se porte bien mais pourrait faire mieux encore si elle héritait des dernières compétences régionales la concernant, encore exercées par la Région wallonne, a affirmé vendredi à Bruxelles le ministre-président germanophone Oliver Paasch. Elle doit, entre autres, faire face à une pénurie "aigüe" de médecins, un souci qui incite le ministre-président à persuader la Fédération Wallonie-Bruxelles d'organiser des examens d'entrée aux études de médecine en langue allemande.
S'exprimant à l'occasion de la Fête de la Communauté germanophone, créée il y a 51 ans, M. Paasch s'est montré optimiste quant à la volonté du nouveau gouvernement wallon de répondre aux voeux des germanophones. Des groupes de travail ont ainsi été créés avec le gouvernement et le parlement wallon afin d' examiner d'éventuels nouveaux transferts concern ant les 20% de compétences échappant encore aux germanophones. Il s'agit de domaines relatifs à la province et au permis unique d'environnement, a-t-il précisé.
Le ministre-président a rappelé l'attachement de sa Communauté à la Belgique et à l'institution royale: "un royaume qui a traité sa petite Communauté d'une manière exemplaire", a-t-il dit.
La Communauté jouit aujourd'hui d'une certaine prospérité, a reconnu Oliver Paasch : taux d'emploi le plus fort du pays, qualité de vie élevée, efficacité du réseau d'enseignement et même succès sportifs, a-t-il souligné, faisant notamment allusion au pilote de rallye Thierry Neuville.
Cela ne nous a pas empêchés de prendre des mesures d'économies forcément impopulaires, visant la fonction publique comme l'arrêt de recrutements ou la diminution de certaines primes de fin d'année, a-t-il reconnu.
Si la Communauté germanophone, aujourd'hui dénommée OstBelgien, est considérée comme prospère, elle fait encore face à plusieurs défis, dont le manque de main d'oeuvre, attirée par les pays voisins, comme l'Allemagne, le Luxembourg ou les Pays-Bas, où les salaires sont souvent plus élevés qu'en Belgique.
Autre défi à affronter: la pénurie "aigüe" de médecins, un souci qui incite le ministre-président à persuader la Fédération Wallonie-Bruxelles d'organiser des examens d'entrée aux études de médecine en langue allemande.
Célébrée officiellement dans les salons du Palais d'Egmont à Bruxelles en présence de nombreux représentants du monde politique, la fête germanophone avait pour invité d'honneur le Secrétaire général de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), Mathias Cormann. Né à Raeren, en Communauté germanophone, il a émigré en Australie, où il a été sénateur et... ministre des Finances d'un cabinet fantôme.