Quelque 3,5 millions de doses de vaccin contre le covid-19 doivent être détruites, a indiqué jeudi le SPF Santé, en charge de la gestion du stock stratégique, dans un communiqué. Soit elles sont arrivées à expiration, soit elles sont endommagées, soit elles sont inutilisables parce qu'elles concerneraient, par exemple, le variant original de la maladie. Ce nombre représente 6,45% de toutes les doses fournies à la Belgique jusqu'à présent - soit 54,3 millions - et une valeur de 80,2 millions d'euros.

La destruction de ces vaccins achetés en 2021 et 2022 aura lieu dans tous les Etats membres de l'UE. Mais, en Belgique, compte tenu de la couverture vaccinale élevée, le nombre à détruire est plus faible que dans plupart des autres États membres, assure le SPF. 

Durant la pandémie, il y a eu beaucoup d'incertitude sur l'efficacité des vaccins en cours de développement. La Belgique a alors participé à l'achat groupé européen dans le cadre de l'accord conclu entre la Commission européenne et plusieurs sociétés pharmaceutiques (Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca, Janssen et Novavax). De cette manière, le risque a été réparti et la Belgique a pu s'assurer qu'elle disposerait d'un nombre suffisant de vaccins. Plusieurs de ces vaccins ayant été moins utilisés, un excédent en est résulté. Qui plus est, la pandémie a progressé et la dangerosité du virus a diminué. La vaccination n'est dès lors fortement recommandée que pour des groupes à risque.

Des négociations ont récemment eu lieu à l'échelon européen avec le plus grand fabricant, Pfizer-BioNTech, afin de réduire les quantités de vaccins contre le Covid initialement prévues pour 2023 à moins de deux tiers des quantités prévues dans le contrat et afin d'étaler leur livraison sur plusieurs années. La réapparition d'un excédent dans les années à venir dépendra du succès des prochaines campagnes de rappel, mais aussi de l'évolution future du Covid, précise le SPF Santé.

Outre les vaccins, d'autres produits devront être détruits comme les tests et les réactifs ainsi que du matériel qui ne respectait pas toutes les normes, dont certains masques. La valeur de l'ensemble du stock à détruire s'élève à 131 millions d'euros.