Dans une note envoyée à l’administration et au syndicat, l'association professionnelle belge des médecins spécialistes en anesthésie et réanimation (APSAR) demande de réduire le délai de remboursement à 2 jours pour la consultation préopératoire en anesthésie avant un séjour hospitalier. Actuellement les conditions de remboursement ont été limitées à des prestations ayant lieu « au plus tard 8 jours avant l’opération prévue ».
Le remboursement de la consultation préopératoire en anesthésie avant un séjour hospitalier est un sujet de longue date. En effet, depuis plus de vingt ans, les anesthésistes ont réclamé ce remboursement, considérant cette consultation comme une nécessité face à l'évolution des pratiques hospitalières.
Cette demande a été prise en compte en décembre 2020 avec l'approbation du comité de l'assurance pour le remboursement de cette consultation (code 101636 et 101651). Cependant, les conditions de remboursement ont été limitées à des prestations ayant lieu « au plus tard 8 jours avant l’opération prévue ».
Cette décision a été jugée insuffisante par les professionnels de santé, qui estiment que le potentiel d'économies offert par la consultation préopératoire n'a pas été suffisamment pris en compte. En effet, cette consultation permettrait de réaliser une économie d'une journée hospitalière, de diminuer le taux d'annulations opératoires et d'anticiper les complications évitables de manière générale.
De plus, les arguments avancés pour justifier le délai de 8 jours ne sont pas jugés proportionnés à l'objectif recherché ni adaptés aux soins prodigués de nos jours. Les recommandations des sociétés scientifiques et les usages dans d'autres pays européens suggèrent que cette consultation préopératoire peut se faire jusqu'à 48 heures avant l'intervention.
Les médecins anesthésistes proposent donc de réduire le délai de remboursement à 2 jours. Cependant en vue d’éviter des abus et d’insister sur l’apport d’efficience obtenu du fait de la réduction des séjours préhospitaliers inutiles, ils proposent de limiter ce remboursement aux consultations préhospitalières exclusives, avec interdiction du remboursement en cas d’admission hospitalière qui ne se ferait pas le jour de l’intervention. Cela empêcherait une facturation excessive pour des patients admis encore la veille de l’intervention et qui peuvent recevoir la visite de l’anesthésiste, à leur chevet. Cela permet aussi de corriger une situation inacceptable et vraiment étonnante, un vrai retour en arrière : les consultations préopératoires pour les interventions en One Day . Précédemment elles étaient remboursées jusque 48h avant l’intervention . Ce sont des opérations rarement programmées avec des délais très longs et concernent souvent des patients en bonne santé qui ne nécessitent pas une optimisation préopératoire lourde mais bien évidemment une information complète, une anamnèse et le cas échéant un examen clinique et des examens complémentaires si nécessaire.
Les auteurs de la lettre, le président de l'APSAR, Gilbert Bejjani et le secrétaire, Stefaan Carlier, estiment que cette proposition améliorerait la qualité continue des soins et soutiendrait les démarches « appropriate care » visant à réduire la durée de séjour hospitalier et ses complications. Ils sont persuadés que cette proposition corrigera la situation actuelle vécue comme un retour en arrière en hospitalisation de jour, tout en insistant sur les conditions bien définies de la consultation pour les séjours hospitaliers. Ils soulignent que cette correction ne devrait pas avoir d'impact direct sur le budget global des médecins, et que si un surcoût est envisagé, il pourrait être financé sur les marges disponibles dans les budgets appropriate care.
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