Ce lundi, le Comité de l’assurance de l’Inami a donné son feu vert à la mise en place d’une convention avec six hôpitaux qui offriront des soins adaptés à l’âge pour les jeunes atteints d’un cancer. Ces hôpitaux sont l’UZ Leuven, l’UZ Gent, l’UZA, le CHU Liège Sart-Tilman, l’Institut Jules Bordet et les Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles. Un budget de démarrage de 600.000 euros sera alloué cette année à ce projet. A partir de 2024, un budget de 1,2 million d'euros sera débloqué annuellement pour les conventions avec les différents hôpitaux.
Ces hôpitaux - qui concluront une convention avec l’Inami à partir du 1er décembre 2023 - apporteront leur expertise et leur soutien médical et psychosocial aux équipes de soins et de traitement dans leur propre établissement, mais aussi dans d’autres hôpitaux et dans le cadre des soins primaires.
« Le cancer chez les jeunes est très difficile à accepter non seulement physiquement, mais aussi psychologiquement. Les autorités doivent donc faire tout ce qui est en leur pouvoir pour fournir des soins et une aide sur mesure. Comment ? Nous allons offrir aux adolescents et aux jeunes adultes atteints d’un cancer des soins de qualité et adaptés à leur âge, afin d’améliorer leur qualité de vie pendant et après le traitement », déclare Frank Vandenbroucke, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique. « En collaboration avec Kom op tegen Kanker, le personnel de l’Inami et une poignée d’adolescents et jeunes adultes (AJA) enthousiastes, nous avons réussi en moins d’un an à donner le coup d’envoi de cette nouvelle convention afin de pouvoir offrir des soins sur mesure aux jeunes atteints d’un cancer. »
Cinq priorités dans les soins AJA de qualité sont prévues : un diagnostic précoce, une orientation précoce vers la médecine de la reproduction, des tests génétiques précoces, des études cliniques et un soutien psychosocial.
Des équipes expertes
Le cancer chez les adolescents et les jeunes adultes entre 16 et 35 ans est assez exceptionnel. En Belgique, il s’agit d’environ 1.700 diagnostics par an. « Le traitement médical du cancer est une chose - et il est évidemment crucial de recouvrer la santé le plus rapidement possible - mais par ailleurs, les AJA sont en phase de développement psychologique et physique et ont beaucoup d’autres préoccupations : qu’en est-il de l’école ou des études qui sont interrompues, comment combiner un traitement avec son emploi, qu’en est-il de la fertilité et du souhait d’avoir des enfants ? Soudain, tous les aspects de la vie d’un adolescent ou d’un jeune adulte atteint d’un cancer sont mis en suspens à un moment où ils aspirent à l’autonomie. C’est pourquoi six hôpitaux de notre pays vont se spécialiser davantage dans des soins sur mesure, adaptés et de qualité, pour cette tranche d’âge, pendant mais aussi après le traitement.»
La multidisciplinarité
L’équipe AJA est une équipe multidisciplinaire composée d’experts dans le domaine des soins aux adolescents et jeunes adultes, comprenant au moins quatre disciplines : médecin spécialiste, infirmier spécialisé, travailleur social et psychologue. Lorsque c’est souhaitable ou nécessaire, l’équipe AJA peut toujours être renforcée par d’autres disciplines : kinésithérapeute, sexologue, diététicien, ergothérapeute, dispensateur de soins palliatifs, etc.
L’objectif à long terme est de développer et de mettre en œuvre une politique de soins AJA harmonisée. À cette fin, les différentes équipes AJA collaborent au sein d’un groupe de projet pour la recherche scientifique, le
développement, la mise en œuvre et l’évaluation de nouvelles évolutions dans le domaine des soins AJA.
D’autres hôpitaux à terme
Dès que l’équipe de référence AJA aura acquis suffisamment d’expertise, elle se verra également confier une mission d’outreaching auprès d’autres hôpitaux et prestataires de soins primaires. Concrètement, les équipes de
référence AJA dans les hôpitaux devront être opérationnelles à partir du 1er janvier 2024. À partir du 1er janvier 2026, la fonction d'avis doit être étendue à d'autres hôpitaux.