Lors de la présentation du rapport Maha, le ministre de la Santé publique a regretté l’absence d’un budget 2025 pour les soins de santé. Il est également revenu sur les rétrocessions d’honoraires et les suppléments. Il estime qu’il est nécessaire de réaliser une analyse plus détaillée pour pouvoir véritablement «nous faire une idée claire, par exemple, des différences entre spécialités et hôpitaux et de leur utilisation au sein des hôpitaux.»
« À très court terme, nous devons fixer le budget des soins de santé pour 2025 avec le gouvernement en affaires courantes. Le Conseil général n’a malheureusement pas pu prendre cette décision le 21 octobre parce que le gouvernement n’a pas pu délibérer à ce sujet », commente Frank Vandenbroucke. «Pourtant, une proposition élaborée, concrète et détaillée existait au sein du gouvernement pour maintenir le cap du budget 2025. Grâce à des mesures visant à maîtriser les dépenses, sans que cela ne pèse sur les patients, mais en maintenant l’index et la norme de croissance de 2,5 %, qui est nécessaire. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que le budget soit sur les rails avant la fin de l’année.»
« Je continue de le répéter », a martelé le ministre Vooruit. “Nous devons continuer à investir dans les soins de santé, mais aussi oser réformer, afin de maximiser la qualité pour le patient dans un contexte de pénurie de personnel. Continuer à faire la même chose n’est pas une solution : nous devons être plus ambitieux. L’analyse Maha 2023 l’indique très clairement.”
Transparence sur les rétrocessions
Selon l’analyse Maha 2023, la globalité des rétrocessions d’honoraires (suppléments inclus) est de 38 %. Le ministre Vandenbroucke estime qu’il est nécessaire de réaliser une analyse plus détaillée pour pouvoir véritablement «nous faire une idée claire, par exemple, des différences entre spécialités et hôpitaux et de leur utilisation au sein des hôpitaux. Je compte sur l’enquête, qui a été élaborée en concertation entre médecins et hôpitaux au sein de la Commission paritaire nationale médecins-hôpitaux, et qui porte sur les rétrocessions des suppléments d’honoraires dans les hôpitaux, pour nous permettre d’en savoir plus sur l’importance des suppléments d’honoraires pour couvrir les coûts d’exploitation des hôpitaux. J’ai appris que les résultats sont attendus pour la mi-janvier 2025. Nous devrons prendre en compte cette donnée dans le cadre des discussions sur la réduction progressive des suppléments, qui reste un objectif très important.»
Un spécialiste sur quatre est déconventionné
Le ministre estime qu’une approche globale est nécessaire, qui inclut les suppléments dans le secteur ambulatoire et «l’évolution inquiétante qui y est liée, à savoir le déconventionnement croissant de plusieurs professions de soins. En 2023, un spécialiste actif sur quatre est déconventionné. Ce phénomène est particulièrement visible dans les spécialités chirurgicales. Le prochain gouvernement devra repenser en profondeur l’ensemble du système de conventionnement, en concertation avec tous les acteurs.»
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