Phono-consultation : Vandenbroucke va-t-il céder sur la question du ticket modérateur ?

Les syndicats médicaux doivent formuler, en théorie, d’ici la fin de la semaine une proposition commune à propos de la phono-consultation. Pour le 18 avril exactement. Même s’ils sont loin d’être d’accord sur tout, ils doivent avancer. Et après ? Il est prévu ensuite que le sujet revienne le 12 mai prochain à la CNMM.

« La difficulté dans ce dossier est de trouver les moyens. Pour les phono-consultations 2025, cela passera par des économies puisqu’il n’y a pas de moyens nouveaux », nous explique cette source. « Il n’y a pas de budget. Soit il faut réaliser une économie quelque part, soit trouver un budget, mais je ne vois pas où le ministre trouvera un budget actuellement. Après, il faudra se poser la question pour 2026. »

8 euros ou 5 euros ou un autre montant : la première question

Pour le Dr Luc Herry, président de l’ABSyM Wallonie, il est possible de trouver une marge budgétaire qui permettrait de réintroduire une rémunération correcte des téléconsultations, notamment « en doublant le ticket modérateur des patients pour les consultations chez les médecins généralistes : pour les patients bénéficiaires d'une intervention majorée (BIM), un ticket modérateur passant de 1 à 2 euros ; pour les patients non BIM, un ticket modérateur passant de 4 à 8 euros. Cette proposition établit un équilibre entre la rigueur budgétaire, d'une part, ainsi que les garanties de qualité et les gains d'efficacité, d'autre part. »

Un avis partagé, mais avec d’autres nuances, par le Cartel (ASGB/GBO/MoDeS). Le plus simple serait d’indexer le ticket modérateur : « Arrondir à 5 euros la quote-part personnelle des patients nous semble en effet être nettement moins préjudiciable en termes d’accessibilité aux soins que de voir disparaître définitivement les consultations téléphoniques. Il faut avancer, soit une rémunération forfaitaire via une majoration annuelle de 5 euros par DMG, versée de manière distincte au médecin généraliste pratiquant à l’acte (les pratiques New Deal et forfaitaires ne sont pas concernées), soit une rémunération mixte (montant forfaitaire + paiement par prestation). Il ne s’agit pas de solutions idéales, mais nos propositions ont le mérite de faire en sorte que les consultations téléphoniques soient à nouveau honorées. »

Vandenbroucke pourrait-il changer d’avis ?

La proposition de ces deux syndicats se heurte toutefois à une autre réalité : la volonté, depuis toujours, du ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, de ne pas toucher au montant du ticket modérateur. Le Dr Luc Herry pense toutefois que la situation va évoluer : « Je rappelle que le KCE disait qu’il fallait indexer le ticket modérateur en fonction de l’évolution de l’inflation. Ne pas le faire est une décision politique. Nous continuons de sensibiliser les autres partis à cette question, à cette réalité de terrain. Le ministre ne veut pas entendre que ce ne sont pas nous qui surconsommons, mais les patients. Il doit être plus à l’écoute des médecins. D’ailleurs, d’après ce que j’ai pu entendre, la position du ministre Vandenbroucke évoluerait sur ce dossier... »

Rêve, espoir déçu ou réalité ? On le saura rapidement…

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