Droit des patients : l'Ordre appelle à une collaboration renforcée entre MG et spécialistes

Un avis récent de l'Ordre des médecins met en avant l'importance de la coopération entre médecins généralistes et spécialistes. Face à l’évolution des pratiques médicales, où le suivi d’un patient implique souvent plusieurs professionnels, l’Ordre souligne la nécessité d'une collaboration renforcée pour garantir une prise en charge de qualité. Il informe également qu'à l’avenir, le patient se verra offrir la possibilité de contrôler qui peut avoir accès à ses données de santé au moyen d’une matrice d’accès.

« La relation typique entre médecin et patient n'est plus définie comme bilatérale », constate l'Ordre, rappelant que « la simple transmission des résultats par le médecin spécialiste au médecin traitant n’est pas une garantie suffisante que le droit à l’information du patient est respecté ».

L'Ordre des médecins recommande que la transmission des informations médicales s’accompagne de directives claires quant au suivi des soins et aux données pertinentes du patient. Dans ce cadre, il est crucial que les praticiens déterminent ensemble « qui informera le patient de son état de santé ». En cas de constatation majeure par le spécialiste, ce dernier devrait « informer sans délai le médecin traitant » pour que les mesures nécessaires soient rapidement envisagées. Et si le généraliste n’est pas disponible, « le médecin spécialiste doit lui-même entreprendre les démarches utiles pour informer le patient ».

Cet avis met aussi en avant le droit à la vie privée et à l'autodétermination du patient. Celui-ci pourra, s’il le souhaite, refuser que les résultats soient communiqués à son généraliste. Bientôt, un système de « matrice d'accès »  permettra au patient de désigner quelles catégories de prestataires de soins de santé avec lesquels il entretient une relation thérapeutique peuvent avoir accès à telle ou telle catégorie de documents ou de données. (1).Ce contrôle renforcé souligne le rôle des médecins, qui devront sensibiliser leurs patients aux implications de leurs choix sur la qualité des soins reçus.

Alors que la relation médecin-patient évolue vers un modèle de partenariat, l’Ordre, dans cet avis,  souligne que "le médecin spécialiste peut inviter le patient à le contacter ou à contacter le médecin généraliste lui-même pour discuter des résultats des examens."

Mais, en tout état de cause, les deux médecins doivent agir de manière collégiale et respecter le libre choix du patient.

  • (1) Comité de sécurité de l’information, Chambre sécurité sociale et santé, « Délibération n°18/190 du 4 décembre 2018, modifiée le 6 juillet 2021 et le 4 juin 2024, relative à la matrice des accès dans le cadre de l’échange électronique de données à caractère personnel relatives à la santé ».

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Derniers commentaires

  • Jean-Marc Verdebout

    04 novembre 2024

    Toujours plus de missions ( légitimes), toujours moins de financements...
    S'inspirer de la Suisse pourrait-il être une option?