Alors que pratiquement l'ensemble des Belges (96 %) sait qu'un taux de cholestérol trop élevé (hypercholestérolémie) peut entraîner le développement de maladies cardiovasculaires, la plupart d'entre eux ne l'ont jamais mesuré. Pourtant, les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité en Belgique, avec 31.000 décès par an, ressort-il mercredi d'une enquête en ligne menée par l'agence Day One auprès de 1.000 Belges en septembre.
Une campagne de sensibilisation nationale vient d'être lancée pour sensibiliser le public à cette thématique.
D'après l'étude, une majorité des personnes interrogées (80%), dont 63% de plus de 50 ans, n'a jamais fait mesurer son taux de cholestérol. En outre, 66% des Belges n'ont jamais abordé le sujet avec un professionnel de la santé. Des statistiques d'autant plus interpellantes qu'un Belge sur deux est atteint d'hypercholestérolémie, selon une enquête parallèle de santé réalisée par Sciensano en 2018.
"Un taux de cholestérol trop élevé constitue une menace latente pour la santé et est trop souvent ignoré. Soit parce qu'il n'y a pas de symptôme, soit parce qu'on n'a ni le temps ni la motivation de changer son mode de vie", soulève Philippe Van den Borne, cardiologue à l'ULB Erasme.
"Surveiller son cholestérol est (cependant) tout aussi important que de garder un œil sur les autres aspects de sa santé, comme arrêter de fumer, faire suffisamment d'exercice physique, gérer son stress, contrôler son poids et sa tension artérielle, etc.", poursuit le spécialiste, ajoutant qu'une simple prise de sang permet de mesurer le taux de cholestérol. Une recommandation valable dès l'âge de 40 ans, notamment pour doser le "mauvais cholestérol" (LDL). En cas d'hypercholestérolémie familiale (maladie génétique qui touche un Belge sur 300), il est même conseillé de mesurer son taux de cholestérol avant la quarantaine, dans le cadre d'un dépistage cardiovasculaire général.
Le cholestérol (un des lipides - graisses - qui circulent dans le sang), en tant que "tueur silencieux", ne présente aucun symptôme avant qu'il ne soit trop tard, préviennent les médecins. Néanmoins, lorsqu'il s'accumule sur les parois de nos artères et obstrue les vaisseaux sanguins, il peut provoquer des pathologies sévères telles que des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou des infarctus.
En Belgique, les maladies cardiovasculaires chroniques touchent 750.000 personnes et entraînent 31.000 décès par an.
Un constat encourageant émerge cependant de l'enquête Day One: la grande majorité des personnes qui savent qu'elles présentent un taux de cholestérol trop élevé a adapté son mode de vie, en veillant à suivre une alimentation plus équilibrée (63%), en diminuant sa consommation d'alcool (59%) ou encore en pratiquant une activité sportive (35%).
Une campagne nationale sera lancée début novembre pour sensibiliser le public aux dangers liés au cholestérol et à la nécessité de faire un bilan lipidique. Elle prendra fin en janvier.