L'Europe doit augmenter ses efforts pour favoriser un vieillissement en bonne santé de la population. Cela l'aidera à mieux faire face aux difficultés comme le manque de soignants, estime le rapport annuel de l'OCDE sur la santé dans l'Union européenne et les pays associés.
"L'espérance de vie à 65 ans aujourd'hui dépasse les 20 ans, mais la moitié de ces années sont altérées par des maladies chroniques et des handicaps", note l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE).
"C'est particulièrement vrai pour les femmes" qui certes "vivent plusieurs années de plus que les hommes", mais vont "vivre la plupart de ces années supplémentaires avec des problèmes de santé", relève le rapport.
Le vieillissement en bonne santé passe en particulier par l'activité physique, qui n'est pas au mieux de sa forme dans l'UE pour les plus de 65 ans puisque seulement 22% d'entre eux pratiquent une activité physique suffisante selon les critères de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le taux d'obésité - facteur de risque pour de nombreuses pathologies chroniques - est élevé dans l'UE, grimpant jusqu'à 20% pour les personnes au-dessus de 65 ans.
Une politique générale de vieillissement en bonne santé serait d'autant plus la bienvenue qu'elle pourrait venir soulager des systèmes de santé partout sous pression, note l'OCDE. Elle pourrait "ralentir la croissance des dépenses de santé dans le PIB dans les décennies à venir (...) et réduire la demande pour les personnels de santé et d'accompagnement du vieillissement", note le rapport.
La pénurie de personnels est bien installée en effet, avec "vingt pays européens qui ont rapporté manquer de médecins en 2022 et 2023, et quinze qui ont rapporté un manque d'infirmières", note le rapport.
Les experts recommandent aussi "d'optimiser la répartition des compétences" entre soignants, par exemple en développant les infirmières de pratique avancée".