Suppression des téléconsultations : Vandenbroucke renvoie la balle aux syndicats médicaux

Depuis ce jeudi 15 février, les consultations téléphoniques ne seront plus remboursées par l’INAMI. Cette décision, présentée comme une mesure de rationalisation budgétaire, suscite une vague de protestation parmi les médecins généralistes. Le ministre Vandenbroucke, dans une réaction en Flandre, rejette la responsabilité sur les organisations médicales.

Les consultations téléphoniques étaient notamment utilisées pour le suivi des résultats d’examens, les renouvellements d’ordonnances ou encore les retours intermédiaires, permettant d’éviter aux patients des déplacements inutiles. Pour de nombreux médecins, leur suppression risque d’entraîner une augmentation des consultations physiques, plus coûteuses et plus contraignantes pour le patient comme pour le système de santé.

Vandenbroucke rejette la responsabilité sur les organisations médicales

En réponse à ces contestations, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke affirme ne pas être à l’origine de cette décision. Selon lui, ce sont les organisations médicales elles-mêmes qui ont proposé cette mesure, en prévision d’une réforme plus large du système.

« En septembre dernier, nous avons constaté qu’il y avait un risque de déraillement du budget de la santé en 2025 », explique M. Vandenbroucke. « Les organisations médicales se sont accordées sur la nécessité d’agir. Elles ont décidé de revoir elles-mêmes le remboursement des téléconsultations. Le système actuel permet à une petite minorité de médecins d’y recourir de manière excessive. En prévision d’une véritable réforme des téléconsultations, différentes propositions ont été sur la table, mais elles n’ont pas fait l’unanimité. Les organisations médicales elles-mêmes ont alors proposé de fixer le remboursement totalement à zéro, en prévision d’une réforme du système. »

Le ministre déplore par ailleurs l’absence de communication des représentants médicaux à ce sujet.

« Il est dommage que toutes ces organisations n’expliquent pas à leurs sympathisants que c’est leur proposition », conclut Vandenbroucke. « J'attends des syndicats de médecins qu'ils présentent bientôt une nouvelle proposition et apportent des éclaircissements aux patients. Sinon, je présenterai moi-même une proposition prévoyant une juste rémunération du travail des médecins au téléphone. L'argent pour cela doit être trouvé dans le budget des honoraires des médecins, qui augmente très fortement. »

Les syndicats médicaux ne se sont pas encore exprimés officiellement sur la question.

Lire aussi :

> Solidaris réfute les accusations de l’ABSyM sur la suppression des téléconsultations

> Téléconsultations: un débat sans conclusion

> Un avis médical par téléphone peut-il être facturé ?

> À quelles conditions l’Inami rembourse encore une consultation à distance ?

> Sondage phonoconsultation: impact, avenir, solutions… Donnez votre avis 

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Alexis JANCEN

    19 février 2025

    Pourquoi se lamenter? Réjouissons nous car nous soutenons ainsi l'effort militaire européen et prolongeons le bain de sang ukrainien si nécessaire à notre bien-être futur. Deux milliard d'élus ronronnant sur terre voila ce qui doit être le but de nos politiciens.

  • Jacques De Toeuf

    18 février 2025

    Voici le ministre dans un de ses rôles favoris: Frank la menace.
    La saga des téléconsultations n'est pas terminée. Rétablissons l'historique du dossier.
    Les travaux préparatoires à la confection du budget INAMI des soins de santé révèlent un dépassement estimé du budget 2024, en septembre 2024. Il faut donc prévoir des économies en 2025. En octobre, la médicomutualiste et ensuite le comité de l'assurance reçoivent de l'INAMI le projet de budget assorti des économies nécessaires, dont 68 M € via la mise à valeur 0 de la téléconsultation puisque c'est cette prestation qui a connu une croissance impressionnante. Ce projet fut, comme c'est l'habitude, rédigé par les mutuelles avec l'administration et donc certainement avec l'aval du cabinet du ministre. Des alternatives (dont une réduisait le remboursement à 4€, assorti à une limitation du volume des prestations)) ont été cherchées, impossibles à mettre en oeuvre en raison de l'absence d'un gouvernement de plein exercice. Donc il fallut se résoudre à ne plus rembourser la téléconsultation. C'est là que les choses se corsent: mettre la valeur à zéro, c'est en fait interdire de facturer la prestation. L'ABSyM a proposé alors de supprimer la prestation de la nomenclature ce qui permet de facturer librement un honoraire. Refus scandalisé des mutuelles , évidemment. La mise à zéro fut donc acceptée, puisque sans cela, le budget était annoncé en déficit et donc l'index 2015 pas accordé du tout faute d'une acceptation par le banc médical du budget réduit.
    Ceci n'enlève rien au fait qu'il y eut incontestablement un usage excessif en volume, et non approprié en ne respectant pas les conditions d'attestabilité de la prestation telles que rédigées dans la nomenclature.
    Le résultat final de cette affaire est décevant.

  • Alexandre Sarafidis

    17 février 2025

    1:La téléconsultation ou la consultation téléphonique si elle est remboursé doit valoir le même prix qu’une consultation en présentielle.
    Le travail du médecin est le même et la responsabilité identique mais avec un risque majoré comme le médecin ne peut pas examiner le patient .
    Il y a cependant beaucoup d’avantage pour le patient qui ne doit pas se déplacer ( gain de temps) ne paie pas le déplacement et un gain écologique .
    Les généralistes ou les spécialistes devraient pouvoir tarifier actuellement en dehors des code Inami donc ( pseudocodes (384230?)).
    Les syndicats ne devraient en aucun cas accepter une valeur de code de consultation inférieure à la consultation en présentiel.
    Pour éviter de plomber la sécurité sociale et vu le bénéfices pour les patients ; ces consultations pourraient être remboursées de manières symboliques (1€?) avec un ticket modérateur atteignant au total le montant de la consultation en présentiel .