Morsures de tiques : Sciensano invite les médecins à rester attentifs

Avec les beaux jours reviennent également certaines indésirables: les tiques. L'Institut de santé publique Sciensano invite mercredi à se prémunir de leurs morsures et à signaler ces dernières, alors que la population en a notifié moitié moins en 2022 par rapport à l'année précédente. Sciensano invite aussi les médecins de rester attentifs à des symptômes ou plaintes éventuels après une morsure de tique, autres que la rougeur typique présente dans la borréliose de Lyme.

L'an passé, 4.918 morsures de tiques sur des humains ont été rapportées, contre 9.935 en 2021. Ces signalements concernaient principalement la Flandre (60,5%) et surtout la province d'Anvers (25%). Ils étaient moins nombreux en Wallonie (38,2%) et assez rares à Bruxelles (1,3%). Toutefois, si l'on s'intéresse au nombre de morsures de tiques pour 100.000 habitants, la Wa llonie (103) arrive devant la Flandre (73).

Dans la grande majorité des cas (79%), une seule morsure par personne a été rapportée, tandis que 12% ont signalé deux morsures et 9% trois morsures ou plus.

Le nombre peu élevé de notifications en 2022 peut notamment s'expliquer par l'extrême sécheresse du printemps et de l'été, "sécheresse à laquelle les tiques sont très sensibles", souligne Tinne Lernout, chercheuse chez Sciensano.

La plupart des morsures de tiques ont été déclarées entre mars et octobre inclus, avec un pic en juin.

10 % des tiques ayant mordues des humains en Belgique en 2021 étaient infectées par la bactérie responsable de la maladie de Lyme

En 2017, Sciensano a étudié pour la première fois la présence de pathogènes dans des tiques qui avaient mordu des individus. L’institut de santé a répété cette étude en 2021, pour pouvoir suivre d’éventuelles tendances au cours du temps. Il a examiné à cet effet 972 tiques envoyées par les citoyens. 

Voici les principaux résultats de cette étude : 

  • En moyenne, 10 % des tiques étaient infectées par la bactérie Borrelia burgdorferi s.l., qui peut entraîner la maladie de Lyme ou borréliose. Une tique infectée ne transmet pas nécessairement la bactérie. En 2017, 14 % des tiques étaient infectées par la bactérie. Nous ne pouvons toutefois pas encore parler avec certitude d’une baisse, parce qu’il peut s’agir de différences annuelles, notamment dues aux conditions météorologiques. 
  • Des tiques infectées par la bactérie Borrelia venaient à nouveau de toutes les provinces, ce qui signifie donc que l’on peut attraper la borréliose de Lyme partout en Belgique. 
  • D’autres pathogènes étudiés, pouvant être transmis par des tiques, ont été détectés dans 1,5 % à 4,7 % des tiques, sauf la bactérie Rickettsia helvetica (dont le pouvoir pathogène est encore peu clair), qui était présente dans 13 % des tiques.
  • Le pourcentage de tiques infectées en 2021 par Anaplasma phagocytophilum et Rickettsia helvetica a augmenté par rapport à 2017. D’autres recherches seront nécessaires pour vérifier s’il s’agit de variations annuelles ou s’il s’agit d’un changement réel des tendances. 

Pour Tinne Lernout Ces résultats confirment une nouvelle fois que les tiques qui mordent des humains peuvent être porteuses de pathogènes autres que la bactérie Borrelia et que les médecins doivent donc rester attentifs à des symptômes ou plaintes éventuels après une morsure de tique, autres que la rougeur typique présente dans la borréliose de Lyme.”

> Découvrir le rapport 2021 dans son intégralité

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