Sanofi arrête la vente de l'Antabuse

Sanofi arrête la vente de l'Antabuse en Belgique, un médicament destiné à aider les patients alcooliques à arrêter de boire. Selon  le journal flamand De Standaard , le retrait est dû à une instabilité de l'approvisionnement de la substance active du médicament, le disulfirame. La découverte de nitrosamine, une substance qui peut provoquer le cancer en cas d'exposition prolongée, dans l'Antabuse a également contribué au retrait du médicament.

"Les dégâts en cas de prise de longue durée de la nitrosamine sont connus depuis longtemps, et cela vaut dans le cas d'autres traitements également", indique Frieda Matthys, professeure de psychiatrie à la VUB, spécialisée dans les addictions. "Outre la rupture de stock, les intérêts économiques sont probablement la principale raison de la suspension de la production."

C'est au ministre de l'Economie que revient la décision d'augmenter le prix des médicaments. D'après la spécialiste, le SPF Economie devrait dès lors prendre l'initiative de commercialiser à nouveau le traitement, à un prix plus élevé. "Pour ces entreprises, le jeu n'en vaut parfois plus la chandelle", pointe la professeure.

Les alternatives similaires pour aider les gens à ne pas boire d'alcool n'existent pas. "Antabuse est de loin le meilleur médicament disponible", explique le professeur Matthys. "Sans cela, certains de mes patients seraient en difficulté. La peur de se sentir malade ou mal réduit l'envie de boire."

Les chiffres exacts sur le nombre d'utilisateurs ne sont pas disponibles car le médicament n'est pas remboursé par l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (INAMI). Le Centre flamand de l'expertise sur l'alcool et les autres drogues (VAD) a quant à lui indiqué que 10 à 15 pourcents des personnes alcooliques utilisent ce traitement.

En raison de la rupture de stock, il est difficile pour les pharmaciens de fabriquer eux-mêmes le médicament. L'importation du médicament depuis l'étranger, où il est produit par d'autres entreprises pharmaceutiques, est possible mais coûteuse. L'AFMPS a déclaré dans De Standaard qu'elle chercherait une solution mais "ne peut pas obliger une entreprise pharmaceutique à maintenir un médicament sur le marché".

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Derniers commentaires

  • Chantal De Galocsy

    12 avril 2023

    En fait l'antabuse peut être hépatotoxique et n'est plus très recommandé. Alternatives: naltrexone, nalmefene, acamprosate (=Campral).