Alors que la pandémie s’apprête à frapper au plus fort la Belgique, l’administration de la santé publique et l’Armée belge sont en contact pour anticiper les prochaines étapes de cette crise sanitaire. Après plusieurs réunions lundi, Pierre Neirinckx,  Médecin Général-major de l’Armée belge fait le point sur la situation : «  Au niveau militaire, nous avons l’habitude de devoir réagir face à des situations difficiles, on est formaté. Nous voulons évidemment venir en aide à nos collègues médecins du civil. Nous sommes prêts à une montée en puissance pour aider les premières lignes, les secondes lignes et aussi dans le transport de patient. »

Pour rappel, la composante médicale peut compter sur 1400 personnes : « Nous avons au sein de nos équipes des généralistes, des spécialistes, des pharmaciens, des infirmières.... Nous sommes prêts à intervenir pour aider la population et les hôpitaux dès que l’administration de la santé publique nous le demandera. »

Les militaires déjà présents

Aujourd’hui, les militaires de la composante médicale sont déjà présents pour soutenir la population et les hôpitaux. « Nous travaillons avec les centrales 112 avec des ambulances militaires. C’est concret depuis vendredi sur Bruxelles et le Brabant Flamand. Par ailleurs, nous élaborons  la planification des disponibilités de nos ambulanciers pour pouvoir aider dans le transport de patient entre les hôpitaux » ajoute Pierre Neirinckx, Médecin Général-major de l’Armée belge.

Masques et respirateurs

Les militaires possèdent également du matériel pour les troupes en Belgique ou à l’étranger : « Nous devons évidemment garder des capacités de masques ou de respirateurs pour nos soignants militaires en Belgique et en opération à l’étranger comme au Mali ou ailleurs. Nous devons aussi en garder pour notre hôpital militaire afin de soigner au mieux les grands brûlés, de même que nous gardons en réserve le strict nécessaire pour les équipes qui pourraient être engagées dans l’aide à nos collègues civils. Nous sommes évidemment prêts à en donner en cas de besoin aux autres hôpitaux. Nous n’avons toutefois pas des stocks gigantesques. Pour les respirateurs, par exemple, nous en avons quelques dizaines qui sont disponibles. Pour les masques, nous avons aussi des stocks très limités mais l’administration de la santé publique sait qu’elle pourra faire appel à nous. »

Aider les hôpitaux 

L’armée pourra aussi apporter son soutien si un hôpital en Belgique connaissait une crise aigue : « Nous pouvons venir en aide n’importe où géographiquement si un hôpital est confronté à trop de cas de coronavirus et que les soins intensifs y sont débordés. A ce niveau, nous sommes en train de nous préparer aussi. »

Les grands brûlés

La composante médicale de nos forces militaires pourra également aider les hôpitaux qui possèdent des patients « grands brûlés », à terme, à libérer de la place : « Nous avons encore eu des réunions aujourd’hui. Nous mobilisons nos forces en travaillant sur un plan pour rediriger le plus de patients grands brûlés possibles vers notre hôpital de Neder-Over-Hembeek. Cela permettra de libérer des capacités de soins intensifs dans les autres hôpitaux lorsqu’ils en auront besoin. A ce sujet, nous sommes dans la planification, pas encore dans l’action. »

Nul doute, les hôpitaux et les médecins pourront compter sur le soutien de la composante médicale de l’Armée belge...au pic de la crise sanitaire dans quelques jours ou quelques semaines.