Caroline Franckx, la directrice générale du CHU Brugmann, depuis deux ans et demi, dévoile les prochains grands projets sur le site de l’hôpital : « Pour les nouvelles urgences, nous avons obtenu un accord de financement. Les travaux vont commencer en janvier. Elles s’ouvriront sans doute début 2025. On travaille aussi sur un lieu de deuxième réveil au quartier opératoire. En 2024, nous devons intégrer davantage la médecine générale dans tous nos projets. »
Un mot sur le réseau Chorus?
« Les réseaux ne démarrent pas encore suffisamment en terme de projets médicaux. Actuellement, au niveau du cadre législatif, les éléments ne sont pas clairs et donc cela ne permet pas d’avancer. »
Et les relations avec le HUB?
« Nous collaborons avec l’Huderf sur une série de matières au travers du groupement OSIRIS. Sur des thématiques qui fonctionnent bien. Nous nous rencontrons toutes les 4 à 6 semaines sur certains dossiers pour qu’ils évoluent par exemple les potentiels évoqués, la chirurgie cardiaque, le pôle mère-enfant,... Nous sommes toujours dans un groupement avec l’hôpital des enfants.»
Les symbioses avec l’hôpital Saint-Pierre se poursuivent-elles ?
« En effet, nous poursuivons nos collaborations: la pneumologie, la psychiatrie, prochainement la banque de sang, l’urologie, la chirugie digestive. Quand il y a changement et que la demande émane des médecins, cela se passe plus naturellement. »
Avez-vous la même vision que le CEO de Saint-Pierre, Philippe Leroy ?
« Nous avons des hôpitaux avec le même ADN mais avec des bassins de soins différents. Cela permet de co-construire des modèles, de penser à des solutions communes. Par exemple, nous avons une réflexion commune sur le dossier patient électronique. »
Les relations sont-elles bonnes avec le Conseil médical?
« Oui, il y a une vraie relation de confiance. Chacun a évidemment des points de vue qui peuvent être différents sur certains dossiers. Les médecins sont conscients de la situation de l’hôpital et du plan à 5 ans qui a été défini. »
Le rythme du travail du médecin doit-il évoluer ?
« Nous ne voulons pas mettre de pression sur l’activité médicale mais il y a des objectifs de rentabilité à atteindre, comme dans toute organisation de travail. L’hôpital doit aussi tenir la route financièrement »
Comment gérez-vous la question des médecins en formation?
« Nous avons remodelé l’accueil des MSF. Certains médecins référents se sont beaucoup investis pour améliorer la relation. Nous sommes à l’écoute de leurs besoins. Ce sont nos médecins de demain. »
Les réformes du gouvernement vous inquiètent-elles?
« La rapidité de certaines réformes et le manque de concertation m’interrogent. Ce qui m’inquiète, c’est le risque d’une médecine à deux vitesses. Il faut tenir compte de tous les patients. Évidemment, j’ai conscience que l’on doit faire évoluer le système mais je me demande si on le fait dans le bon sens. Avec la réforme de la radiologie, il y a réellement un risque de voir des radiologues partir dans le privé. Chez nous, ce n’est pas le cas. Mais imaginez que l’on doive faire face à des centres privés qui ne seront pas concernés par des enveloppes fermées... »
Un mot sur votre Cellule Transformation ?
«Depuis mon arrivée, nous avons travaillé sur la qualité, la transformation et l’innovation. Nous avons bien avancé sur la transformation au travers de plusieurs projets de développement : prise de rdv en ligne, optimisation de notre gestion des séjours, … De plus, nous travaillons actuellement sur l’implémentation des nouvelles normes bruxelloises imposées récemment par la Cocom. En ce qui concerne l’innovation, nous progressons aussi. Il faut aller chercher l’innovation dans le secteur médical, dans les services, avec des applications concrètes sur le terrain comme en gériatrie par exemple.
Le CHU Brugmann, un hôpital de pointe ?
« Cela fait partie de l’ADN de notre hôpital. Des médecins et des spécialistes viennent chez nous pour la recherche scientifique et médicale, par exemple en médecine fœtale ou en psychiatrie. Le CHU Brugmann a toujours été pionnier dans le développement de la médecine, comme le démontre son histoire depuis 1923 ! »