Les formations de base, les statuts et l’évolution des professions respectives de pharmacien et de médecin biologistes ont abouti à des divergences de fait entre les deux spécialités. Un projet d’harmonisation est en cours. Le Conseil supérieur des médecins spécialistes et des médecins généralistes s’apprête à émettre un avis concernant ce projet. Il appelle aux réactions des personnes concernées.
Dans l’état actuel de la législation, la spécialisation en biologie clinique est reconnue comme niveau 2 pour les médecins, alors que pour les pharmaciens biologistes ce n’est qu’une « habilitation » à effectuer les analyses de laboratoire. Cela a son importance pour les pharmaciens biologistes, plus encore depuis qu’une nouvelle sur-spécialisation en microbiologie (niveau 3) a été créée. Les pharmaciens biologistes n’ont pas accès car ils ne sont pas du niveau 2.
La proportion de pharmaciens biologistes et de médecins biologistes en Belgique est proche de 50/50. Et de nombreux pharmaciens biologistes sont experts en microbiologie. Il est aujourd’hui question d’attribuer un niveau 2 aux pharmaciens biologistes et de renforcer l’harmonisation entre les deux spécialisations. Il semble y avoir un consensus tant du côté néérlandophone que francophone.
Pour les médecins, l’A.M. du 15.09.1979 en vigueur actuellement prévoit une formation de base de deux ans (structurée de façon à consacrer six mois au moins à chacune des disciplines) et une formation supérieure de trois ans qui peut se limiter ou non à une seule discipline. Avec le temps, le contexte de l’exercice de la spécialité s’est modifié. La collaboration avec les disciplines d’anatomie pathologique et de génétique médicale ainsi que l’évolution vers les plateformes communes de diagnostic médical comme dans le domaine de la biologie moléculaire déterminent le contexte pour l’avenir. L’approche interdisciplinaire sera encore plus large avec d’autres disciplines médicales, avec les masters en sciences, les data scientists, les informaticiens, les ingénieurs, etc.
Malgré ces spécificités, les responsabilités, les barèmes, la fonction de chef de service, etc. sont équivalents entre les deux métiers. L’harmonisation entre les formations des médecins biologistes et pharmaciens biologistes est donc nécessaire. Un projet est en cours d’élaboration. L’objectif est l’harmonisation poussée des compétences finales à acquérir, du trajet de stage, des critères d’agrément pour les maîtres de stage, équipes de stage et services de stage. Pour certains éléments du trajet de stage et pour certaines compétences finales, il est tenu compte de la formation préparatoire spécifique des médecins et des activités réservées aux médecins en vertu de la loi relative à l’exercice des professions des soins de santé.
Le Conseil supérieur des Médecins spécialistes et des Médecins généralistes publie une information, signalant qu’il travaille actuellement à la préparation d’un avis concernant l’adaptation des critères d’agrément. Il se limite à cet aspect du projet d’harmonisation. « Dans l’actuelle version de cet avis », dit le Conseil supérieur, « il est opté pour une formation de base pendant trois ans et une formation supérieure pendant deux ans. La formation de base est polyvalente et comporte un enseignement théorique et pratique, chacun d’une durée d’un an en chimie clinique, hématologie et microbiologie. La formation supérieure pourrait s’effectuer soit dans l’une de ces disciplines soit dans le cadre d’une combinaison de celles-ci avec l’obligation de consacrer au moins 6 mois dans chacune des disciplines.
Le projet de proposition opte donc pour une formation professionnelle étendue dans les diverses disciplines, avec la possibilité (sans obligation toutefois) d’une orientation vers une seule discipline au cours des deux ans de formation supérieure. La formulation de la proposition sera davantage axée sur les compétences, combinée à l’approche fondée sur le temps » décrite plus haut.
Ces informations, dit encore le Conseil supérieur des Médecins spécialistes et des Médecins généralistes, seront publiées sur le site du SPF Santé publique et seront transmises à de nombreuses instances et associations professionnelles ou de patients. Il est possible de transmettre une réaction éventuelle par mail à l’adresse jeanine.ghiot@health.fgov.be en mentionnant comme objet « Préparation de l’examen de proportionnalité niveau 2 en biologie clinique ». Pour mémoire, l’examen de proportionnalité est une obligation issue des réglementations européennes, transposée dans le droit belge. Il s’agit de s’assurer que la réglementation d’une profession ou la modification de cette réglementation ne va pas au-delà de ce qui est nécessaire pour assurer l’objectif poursuivi.
> Consulter la communication complète du Conseil supérieur des Médecins spécialistes et des Médecins généralistes