Vandenbroucke veut étendre un projet de prévention du burn-out à tous les secteurs

Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, proposera au gouvernement d'étendre à tous les secteurs le projet pilote mené par Fedris en matière de prévention du burn-out au travail, a-t-il annoncé vendredi.

Depuis 2019, l'Agence fédérale des risques professionnels Fedris mène un projet pilote de prévention du burn-out dans les secteurs hospitalier et bancaire. Il s'agit de détecter les symptômes d'épuisement professionnel chez les travailleurs afin d'éviter leur aggravation. Ces travailleurs bénéficient d'un trajet d'accompagnement personnalisé, confidentiel et gratuit. Ce trajet traite tant la dimension organisationnelle (manque de soutien hiérarchique ou de reconnaissance) que les composantes individuelles (stress, surmenage) du burn-out.

Fedris a fait appel à un réseau de professionnels spécialisés comme des médecins, des psychologues cliniciens, des psychologues du travail, des kinésithérapeutes et des conseillers en prévention. Selon une étude réalisée par les professeurs Hansez (ULiège) et Braeckman (UGent), ce programme d'accompagnement a une valeur ajoutée significative sur la santé des travailleurs qui en ont bénéficié. Une amélioration de leur état de santé tant physique que psychologique est constatée, avec un maintien de cette amélioration dans le temps. Ces améliorations peuvent encore être constatées après six mois. A la fin du tr ajet d'accompagnement, les plaintes de burn-out ont fortement diminué ou même disparu dans une grande majorité des cas. Les résultats se traduisent également par une diminution de la consommation de soins de santé (médicaments, consultations, examens médicaux) pendant et après la démarche.

Le trajet mis en place a également montré un impact sur le maintien ou le retour au travail. Si plus de la moitié des travailleurs étaient en arrêt maladie au moment de leur demande de participation au projet burn-out, une grande majorité d'entre eux ont repris le travail pendant ou après le trajet d'accompagnement.

"Nous devons donner à chaque personne qui souffre d'épuisement professionnel une chance égale d'être soutenue de la sorte", a souligné M. Vandenbroucke.

Au total, 3,5 millions d'employés travaillent dans le secteur privé et dans les administrations provinciales et locales. Le nouveau programme burn-out de Fedris devrait être ouvert à chacun d'entre eux, quel que soit leur secteur d'activité. Si l'on étend les constatations et les résultats du projet pilote, plus de 242.000 personnes seraient touchées par l'épuisement professionnel. Pour le programme, cela pourrait signifier un afflux annuel de 1 250 à 1 650 personnes.

Le rapport d'évaluation du projet est disponible sur le site internet de Fedris

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Derniers commentaires

  • Anne-Cécile Groulard

    17 décembre 2023

    "emplâtre sur une jambe de bois" ... même si l'emplâtre pourrait soulager certains coeurs,, c'est un leurre de croire qu'elle soigne. Je vous rejoins pleinement !
    On s'occupe de glisser les conséquences sous le tapis sans enfin neutraliser la source de la cause...

  • Charles KARIGER

    15 décembre 2023

    Conception intéressante : rafistoler tant bien que mal la victime pour qu’elle puisse reprendre l’activité toxique : « une grande majorité d'entre eux ont repris le travail pendant ou après le trajet d'accompagnement. »

    Apparemment, toutes ces Zautorités ne jugent pas indispensable de corriger la source étiologique de ces pathologies.