Après que l'Association professionnelle flamande des sages-femmes (VBOV) s’est prononcée fin octobre pour l'abandon de la convention INAMI, leurs collègues francophones s’y rallient désormais également. À partir de 2025, les sages-femmes belges ne respecteront donc plus les accords tarifaires. "Le manque d'action politique concrète est alarmant", a déclaré la VBOV mercredi.
On ne sait pas encore si cette décision aura un impact sur les frais à charge des parents. "Toutes les sages-femmes ne se déconventionneront pas immédiatement", explique Marlene Reyns, présidente de la VBOV. "En janvier, elles recevront d'abord une offre individuelle de l'INAMI." Reyns prévoit toutefois que de plus en plus de sages-femmes se déconventionneront. "Malheureusement, cela pourrait entraîner des coûts plus élevés pour les parents, ce que nous ne souhaitons pas", ajoute-t-elle.
Le mois dernier, il est apparu que le gouvernement fédéral n'avait toujours pas trouvé d'accord sur le budget de l'assurance maladie, empêchant ainsi l'INAMI de proposer des mesures pour stabiliser le budget. Les sages-femmes avaient alors réagi avec une grande déception. "Il semble certain que l'année prochaine, il n'y aura pas de moyens supplémentaires pour les sages-femmes, des moyens pourtant essentiels pour garantir la viabilité de la profession", affirmait-on. Aujourd'hui encore, le budget de l'assurance maladie reste bloqué. Certains politiciens souhaiteraient reporter ce dossier au prochain gouvernement fédéral.
Face à cette impasse, les membres de la VBOV ont massivement voté pour quitter l'accord tarifaire. "Une décision historique", selon l'association. "Ce choix souligne l'inquiétude croissante et le mécontentement face au manque de soutien politique et à la valorisation financière du travail des sages-femmes de première ligne en Belgique." La VBOV a également souligné que cette décision n'avait pas été prise à la légère.
Mercredi, les organisations professionnelles francophones UPSFB et AFSF ont décidé de ne pas signer la convention INAMI. À partir du 1er janvier 2025, la convention pour les sages-femmes sera donc annulée. "Les autorités doivent reconnaître le rôle crucial des sages-femmes et soutenir leurs soins essentiels avec une rémunération correcte et des conditions de travail viables", conclut la VBOV. "Nous appelons les décideurs à ne plus ignorer l'apport indispensable des sages-femmes et à mettre en place un cadre durable."