Consultations téléphoniques à 0 euro : des généralistes flamands appellent à la résistance

À partir de demain, 15 février, l'INAMI fixera la valeur d'une consultation téléphonique à 0 euro. Cette décision très contestée a un impact significatif sur de nombreux médecins généralistes. Depuis quelques jours, les appels à des actions de protestation se multiplient sur les réseaux sociaux. En Flandre, le Dr Marianne Busschots et son cercle local ont décidé de lancer une action concrète. Elle invite ses collègues francophones à la rejoindre.

La décision de suspendre temporairement le remboursement des consultations téléphoniques suscite une vague d'indignation sans précédent parmi les médecins généralistes. Le Dr Marianne Busschots, généraliste à Kontich, est l'une des médecins qui, ces derniers jours, a réfléchi à des actions concrètes. Hier soir, elle a reçu l'approbation de son cercle local pour lancer une vaste action de protestation.

Avec son action "Les médecins généralistes arrêtent, pas de consultations téléphoniques du 15 février au 15 mars", elle souhaite encourager le plus grand nombre possible de collègues et leurs cercles locaux à rejoindre la résistance en n'effectuant aucune consultation téléphonique pendant un mois. "La suspension de la téléconsultation est vraiment la goutte d'eau qui fait déborder le vase", explique-t-elle.

Tout le monde à la pratique

La mesure est présentée par le gouvernement comme une opération d'économie nécessaire, mais elle aura l'effet inverse, prédit Marianne Busschots : "Les médecins généralistes choisissent bien sûr eux-mêmes comment gérer la suppression de la téléconsultation. Alors que certains collègues commenceront à effectuer des consultations téléphoniques gratuitement, il y aura plus de médecins qui cesseront simplement de les effectuer et demanderont à tout le monde de venir à la pratique."

Et le calcul est vite fait, poursuit-elle. Une prestation physique au cabinet du médecin généraliste coûte à l'INAMI trois fois plus qu'une consultation téléphonique (28,84 euros contre 9,93 euros). Et c'est précisément ce que cette action mettra rapidement en évidence, dit-elle, à savoir que la suppression des consultations téléphoniques rendra les soins de santé plus coûteux et moins accessibles.

Les téléconsultations sont actuellement utilisées pour le suivi des résultats, pour un retour d'information intermédiaire ou une consultation où un examen clinique n'est pas toujours nécessaire. L'avantage est que le patient n'a pas à se rendre à chaque fois à la pratique. "Mais en supprimant les consultations téléphoniques, l'INAMI pousse maintenant les médecins généralistes et les patients vers des consultations plus coûteuses et plus chronophages."

Ne pas affecter les patients

"Pour être clair, il ne s'agit pas d'un plaidoyer pour un salaire plus élevé. Pour nous, il ne s'agit vraiment pas de l'aspect financier de la mesure", souligne Marianne Busschots. "Il s'agit d'un plaidoyer pour des soins de santé plus accessibles et plus efficaces, où le médecin généraliste est valorisé pour son travail. Car quel est le signal que l'INAMI nous envoie ? Qu'ils ne trouvent aucune valeur ajoutée aux consultations téléphoniques. Nous sommes préoccupés et appelons donc à l'action. Nous voulons le faire sans affecter les patients."

Elle fait allusion à un autre cercle de médecins généralistes qui veut jouer le jeu plus durement et appelle les médecins à ne même plus répondre au téléphone pendant un certain temps. "Je comprends cette réaction car la frustration est particulièrement grande. Mais nous ne voulons pas aller aussi loin."

Médecins wallons et bruxellois

Le Dr Busschots ajoute qu'elle invite également les spécialistes à soutenir l'action de protestation des médecins généralistes. Et puisque la suppression de la téléconsultation affecte également les collègues de l'autre côté de la frontière linguistique, elle lance également un appel chaleureux à ses collègues wallons et bruxellois pour qu'ils se joignent à l'action de protestation.

> Participer à la pétition (NL)

Lire aussi : Suppression du remboursement des phono-consultations dès le 15 février

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