Le ministre de la Santé publique démissionnaire et vice-premier ministre Frank Vandenbroucke (Vooruit) explique, au nom de son parti, les raisons profondes de l’échec des négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement fédéral.
Selon lui, la future coalition doit combler un trou budgétaire de plus de 22 milliards d’euros, financer de nouveaux investissements dans la défense et mener à bien une réforme fiscale. Or, déplore Vandenbroucke, la méthode actuelle s’appuie sur des mesures déséquilibrées qui ne font qu’accroître les déficits ou qui cherchent des fonds aux mauvais endroits.
Interrogé dans l'émission De Ochtend sur Radio 1, il affirme : « 95 % de cet effort repose sur des coupes dans les pensions, la sécurité sociale, les services publics, les ajustements de l'index pour tous, la coopération au développement et la réduction des services publics… Tandis que seulement 5 % proviendraient d’une contribution demandée aux plus fortunés, qui tirent d’ailleurs de grands profits de leur patrimoine. Désolé, mais ce n’est pas équitable. »
Vandenbroucke rappelle aussi que Maxime Prévot (Les Engagés), nommé médiateur le 1er septembre dernier, avait souligné la nécessité de rétablir un certain équilibre dans les efforts demandés. « Cela fait des mois que nous plaidons pour cela, mais ce qui rend la situation si complexe, c’est que Bart De Wever s’obstine à maintenir le curseur (95 % contre 5 %) sans envisager de déplacer la charge vers les grandes fortunes. Vooruit demande simplement de “déplacer légèrement ce curseur”. De Wever refuse », explique-t-il. « Il est alors difficile de poursuivre les négociations. »
Vandenbroucke insiste sur la position de son parti : « Nous sommes prêts à nous inscrire dans cette formule, car il n’y a pas beaucoup d’alternatives. Il faut réformer ce pays, et cela impliquera des sacrifices pour tous, mais ces efforts doivent être répartis de manière juste. »
Si un changement de cap devenait perceptible dans ce sens, Vandenbroucke assure que Vooruit serait prêt à reprendre les négociations. « Nous n’avons aucune raison de ne pas faire confiance à Bart De Wever. Que le MR impose à De Wever une démarche qui, au lieu de réformes et d’économies, vise à démanteler certains secteurs, cela n’arrivera pas avec nous. Je doute aussi que Georges-Louis Bouchez impose cela aux Engagés et au CD&V. »
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