Un généraliste de 78 ans originaire de Torhout a été condamné par le tribunal correctionnel de Bruges à 18 mois de prison avec sursis pour atteinte à l’intégrité sexuelle. Le médecin avait nié en vain avoir touché deux patientes de manière inappropriée. Le ministère public avait requis son internement.
L’affaire a débuté lorsqu’une jeune femme s’est rendue à la police en février 2023. Au cours de l’enquête, une autre femme a fait un témoignage similaire. Les victimes ont déclaré que le médecin les avait touchées de manière non consentie lors de consultations. L’une d’elles a également rapporté des propos déplacés : le médecin lui aurait demandé avec combien d’hommes elle avait déjà eu des relations simultanément et aurait frotté son entrejambe contre ses fesses.
Durant l’enquête, un expert psychiatre a conclu que M.G. souffrait d’un trouble psychiatrique rendant ses actes non imputables. Le parquet avait initialement demandé son internement, mais la chambre du conseil ne l’a pas suivi. Lors de l’audience, la procureure Fien Maddens a néanmoins renouvelé cette requête, proposant à défaut une peine d’un an de prison partiellement assortie d’un sursis.
La défense a évoqué les pertes financières importantes subies par le médecin à cause d’une fraude sentimentale, qui lui aurait coûté 1,3 million d’euros. Selon son avocate, Morgane Werniers, un échange privé et émotionnel se serait déroulé avec une patiente qui avait mentionné que sa fille travaillait dans la justice. « C’est pour cette raison qu’il lui aurait demandé la permission de lui faire un câlin », a-t-elle expliqué.
En ce qui concerne la seconde victime, M.G. a affirmé qu’aucun acte à caractère sexuel n’avait eu lieu. Il devait évaluer l’aptitude de cette jeune femme à pratiquer le motocross. Pendant un test sur un vélo, la poitrine de la victime serait accidentellement sortie de son soutien-gorge de sport, selon la défense. Le Conseil de l’Ordre des médecins n’a suspendu le praticien que pour deux semaines à cause de ses propos à connotation sexuelle. Me Luc Arnou a souligné qu’un internement était totalement inapproprié. « Il est peut-être naïf et influençable, mais ce n’est pas une personne malade qu’il faudrait enfermer. »
Le médecin a lui-même insisté sur les conséquences financières, émotionnelles et sociales de sa détention préventive, tout en affirmant avoir toujours exercé correctement ses fonctions. « Je ne peux pas m’excuser pour des actes que je n’ai pas commis », a-t-il déclaré en guise de dernière parole.
Le tribunal a finalement condamné M.G. à 18 mois de prison, dont seule la détention préventive est effective. Il a également été déchu de ses droits civiques pour une durée de cinq ans.