Après quelques soucis techniques de diffusion, ce samedi matin, la présentation hybride de la clôture du projet participatif « Proxisanté » a eu lieu au Parlement wallon. « La réforme des soins de santé de première ligne peut démarrer en Wallonie. Un décret sur l'organisation de la première ligne wallonne sera acté en septembre 2023.
L’organisation de la première ligne est en route. "Les généralistes que j’ai rencontrés ce matin étaient contents du travail fourni " explique la ministre wallonne de la santé, Christie Morreale. « Avec la pandémie, la première ligne a bien compris le besoin de se structurer. Ils ont gagné 5 à 10 ans. Le lien a aussi été amélioré entre les pharmaciens et les généralistes. Dans les centres de vaccination, notamment, j’ai pu les voir travailler ensemble. Nous allons continuer à travailler dans la concertation avec tous les acteurs. »
C’est quoi la première ligne ?
Lors de ces présentations, une définition claire de la première ligne a été donnée : « La première ligne d’accompagnement et de soins répond aux besoins des personnes, de leurs proches et des professionnels et de leurs organisations, de manière équitable, tout au long de la vie de la promotion de la santé jusqu’à la prévention quaternaire, en passant par les soins. »
Pour rappel, la démarche participative « Proxisanté » ( Anciennement Assises de la santé) a été lancée en avril dernier, à l’initiative de la Vice-Présidente et Ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale. Près de huit mois plus tard, après une large consultation des travailleur.euse.s de la santé de première ligne, près de 1700 questionnaires remplis sur internet, la tenue de 11 ateliers participatifs et d’une journée de cocréation, les premiers travaux de « Proxisanté » ont officiellement été clôturés ce samedi.
Trois niveaux de structure
La question des cercles de médecins et de leur localisation géographique avec les bassins de soins a été évoquée au cours de la matinée : « Dans certaines zones minoritaires, un effort va devoir être fait pour mieux coller aux bassins de soins. Nous avançons vers un découpage territorial des soins de première ligne selon 3 niveaux pour garantir la cohérence avec les territoires qui existent déjà .
Le premier niveau s’appuiera sur les bassins de vie. Les personnes s’y connaissent en effet et s’organisent déjà dans leur vie quotidienne.
Le deuxième niveau tournera autour des 300.000 habitants (via communes ou groupe de communes). Ce niveau sera également attentif aux zones rurales.
Le troisième niveau se définira quant à lui à l’échelle du territoire régional wallon afin de garantir une harmonisation de l’offre de service et des soins de qualité. » précise la ministre.
Et Impulseo ?
Il reste évidemment la question de l’avenir d’Impulseo : « Nous allons faire une note au gouvernement en janvier/février pour le décret sur l’organisation de la première ligne. Nous allons demander des avis. Nous espérons présenter ce décret en septembre 2023. Nous reviendrons après alors sur la réforme Impulseo. Il faut faire les choses par étape. »
Pratique individuelle ou groupée
La ministre va poursuivre son écoute des cercles de médecins, des syndicats médicaux.... « Chacun prêche pour sa paroisse et c’est bien légitime, mais en mettant tout le monde autour de la table, ils ont une vue plus macro. Je sais que certains ont encore des difficultés à comprendre qu’il ne faut pas opposer les pratiques médicales groupées ou pratiques individuelles. Je crois qu’il faut faciliter la transmission d’informations pour les praticiens qui ont une pratique individuelle parce qu’ils travaillent de nombreuses heures et qu’ils n’ont pas toujours le temps de s’informer. Nous allons travailler avec la PPLW notamment et on ajoutera des représentants sectoriels. »
Que retenir ?
La future réforme se basera sur les grands principes comme une intégration structurelle de la promotion de la santé dans les pratiques de la première ligne et une coopération entre la première et la deuxième ligne de soins, articulée avec les initiatives des autres niveaux de pouvoir (Fédéral, Fédération Wallonie-Bruxelles). « Au niveau politique, nous avons fait du chemin et nous avons aussi compris que l’on devait moins travailler en silo. » conclut la ministre régionale de la santé.
> Les grandes lignes du projet sont consultables sur le site www.proxisante.be
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