Un an et demi après sa prise de fonction, le président de la SSMG, le Dr Quentin Mary revient sur les dossiers importants de la médecine générale. Il aborde la question des élections médicales, des jeunes médecins généralistes, de la e-santé mais aussi des réunions avec l'administration publique durant les heures de travail.
« Il n’est pas normal que le fédéral et les administrations nous imposent des réunions durant les heures de travail des médecins généralistes et refusent souvent nos demandes de déplacer ces réunions à des heures mieux adaptées à notre pratique. Les horaires sont souvent proposés par l’administration, avec un horaire plus adapté si les médecins y sont impliqués. Nous devons être mieux respectés à notre niveau.”
Un mot sur les prochaines élections médicales ?
« La SSMG pourrait utiliser son pouvoir d’information et d’influence pour rappeler les enjeux des élections et promouvoir une médecine de qualité.
Vous pourriez lancer un appel aux votes ?
« Cela pourrait être décidé en OA. Aux dernières élections, il est interpellant que le nombre de votants pour les différents syndicats était plus faible que le nombre de cotisants à la SSMG. »
Vous pourriez faire comme Domus Medica et créer un syndicat ?
« La SSMG est pour le respect du rôle de chaque structure, l’aspect scientifique et la formation continue à la SSMG, la défense professionnelle aux syndicats, la garde et l’organisation locale aux cercles et la formation de base aux universités. Nous sommes plus dans l’option de garder un rôle d’influenceur pour les syndicats existants ”
Sur quels aspects votre cellule « e-santé » travaille t-elle actuellement ?
« La cellule donne régulièrement des avis sur des sujets d’actualité sur l’e-santé, comme sur le dossier Proximus. Alberto Parada a récemment repris la gestion de la cellule. Nous travaillons aussi sur l’amélioration des téléconsultations et le prix juste d’une téléconsultation. Nous voulons que le travail de la médecine générale soit respecté, il est faux de nous considérer tous comme des fraudeurs. Nous nous penchons aussi sur la question des faux profils de médecins sur internet, où des sociétés privées utilisent, sans accord des intéressés, les données des médecins. Enfin, nous envisageons de relancer notre initiative e-Crash parce qu'elle nous avait permis de compiler des témoignages de généralistes sur les dysfonctionnements des DMI et des applications d'e-santé."
Les jeunes généralistes s’impliquent-ils à la SSM-J?
« Nos jeunes s’investissent progressivement dans des commissions provinciales ou dans des cellules spécifiques. Ils ont également des postes de représentants de la MG belge à l’international. »
Vous fondez toujours des espoirs dans la Cellule de santé-environnement ?
« La cellule environnement a un grand succès avec le Dr Pauluis. Les généralistes sont de plus en plus intéressés par cette question. Nous avons aussi des demandes au niveau international, où la cellule est écoutée et respectée. En interne, nous voulons montrer l’exemple via un changement de notre catering, une sensibilisation à la mobilité des médecins, ...»
Avez-vous déjà eu le temps d’améliorer les contacts avec d’autres institutions pour des recherches scientifiques ?
« Grâce à une précédente interview dans Medi-sphere, le contact a été renoué avec l’ULB, qui est représenté à notre OA par le Dr Pol Thomas, et y rejoint les autres universités. Nous sommes en relation et interagissons dans beaucoup de domaines. Par exemple, sur l’encodage des données, nos travaux pourraient être mutualisés pour former les futurs médecins et les médecins actuels. Cela pourrait entraîner une amélioration de la recherche en médecine générale. »
Un mot sur le projet Proxisanté en Wallonie ?
“C’est un projet qui est toujours en cours et nous restons attentifs afin de promouvoir la vision de la médecine générale.”
La SSMG tend moins au "bruxello-centrisme" que vous aviez constaté à votre arrivée ?
« Au CDR, nous avons des médecins de toutes les provinces de la Belgique francophone, et les trois vices-présidents viennent de trois universités différentes. »
Un mot sur les médecins assistants en formation ?
« Nous sommes attentifs à une bonne représentation dans les instances, notamment dans la réflexion du New-Deal. Nous souhaitons une amélioration continue de la qualité des maîtres de stage et sommes rejoins sur ce point par les universités. Celles-ci sont très vigilantes aux éventuels abus, et nous les soutenons. A notre niveau, nous voulons améliorer nos formations dans les soft skills pour les médecins, pour les aider dans leurs pratiques.
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