Les grossistes-répartiteurs de médicaments ont remis lundi une pétition au cabinet du ministre de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, demandant une rémunération adéquate afin d'éviter, disent-ils, que la distribution de médicaments et la disponibilité en pharmacie ne soient compromises. Un accord avait été conclu à ce sujet en octobre 2022 mais n'a pas encore été honoré, déplorent-ils.
Des centaines de camionnettes prennent la route chaque jour pour livrer les médicaments à l'une des 4.700 pharmacies du pays, explique l'Association nationale des grossistes-répartiteurs de médicaments (ANGR), membre de Comeos, la fédération du commerce et des services. Ces professionnels disposent de 40.000 références en stock, dont la valeur atteint 250 millions d'euros. Les grossistes-répartiteurs doivent donc financer les médicaments.
Ceux-ci doivent être stockés, manipulés et transportés avec précaution et de manière sécurisée jusqu'à la pharmacie, poursuit l'ANGR. La rémunération pour ces opérations, déterminée et payée par le gouvernement, n'est cependant pas indexée. En raison des baisses de prix constantes des médicaments, des coûts de distribution croissants et des obligations légales, la marge des grossistes-répartiteurs diminue dès lors d'année en année, s'inquiètent-ils.
Leur coût de stockage, de manipulation et de livraison dépasse désormais ce que le gouvernement leur verse. Pour ces professionnels, cela n'est plus envisageable et certains vont devoir faire des choix. "Des dépôts ferment déjà, ils seront contraints de fournir moins, moins souvent, et surtout, certains médicaments ne pourront plus être livrés, comme les produits à coût de distribution plus élevé tels que le Copaxone (produit de la chaîne du froid pour la sclérose en plaques) et l'Ozempic (produit de la chaîne du froid pour le diabète)", met en garde l'ANGR.
"Nous ne décidons pas du prix de vente des médicaments. De plus, en 20 ans, nous n'avons été indexés à 2% qu'une seule fois. C'était au début de cette année, et trois jours plus tard, nous avions déjà perdu le bénéfice à cause de la chute des prix. Ce n'est plus tenable", a souligné lundi matin Olivier Vanlaere, le directeur de l'association professionnelle, devant le cabinet du ministre Vandenbroucke.
En octobre 2022, un accord avait été conclu avec le gouvernement. Mais il n'a toujours pas été honoré, regrettent les grossistes-répartiteurs, selon qui les disponibilités et les services en pharmacie pourraient pâtir de cette situation.
L'ANGR demande dès lors que le gouvernement compense le fossé créé et institue une indexation périodique de la rémunération, comme c'est le cas dans le reste du secteur des soins de santé. L'année dernière, le Conseil général de l'Inami avait décidé qu'une solution devait être trouvée rapidement. Le ministre Vandenbroucke était, dans la foulée, censé soumettre la proposition d'indexation au gouvernement, mais le secteur n'a pas eu de nouvelles à ce sujet. "S'il y a une indexation, elle doit avoir lieu maintenant, car les discussions budgétaires sont en cours", faisait-on remarquer lundi chez Comeos.
Dans une réaction, le cabinet du ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke a déclaré être "conscient des difficultés que rencontrent les grossistes-répartiteurs". "Ils nous l'ont expliqué lors de plusieurs réunions avec le cabinet. Ces informations ont conduit à une indexation partielle des marges des grossistes-répartiteurs, et le gouvernement poursuit sa réflexion à ce sujet."