Un Belge sur cinq a droit à une intervention majorée, soit une augmentation de 54% observée entre 2002 et 2021 par l’Agence Inter Mutualiste et reprise mercredi dans l'étude réalisée par la Mutualité Chétienne. Néanmoins, la mutualité préconise de modifier la législation, car un pourcentage encore élevé de personnes ne bénéficie toujours pas de ce droit
Depuis quelques années des outils ont été mis en place pour octroyer automatiquement le statut BIM à certaines catégories sociales. Mais pour la Mutualité Chrétienne (MC) ce n’est pas assez. Parmi les personnes éligibles, l’Université d’Anvers a estimé que 45% des 18-64 ans n’en bénéficient pas alors qu’ils y ont bien droit. Aujourd’hui l’étude de la MC démontre que les familles monoparentales, les invalides (de l’ordre de 500 000 en Belgique), les femmes et les pensionnés, les chômeurs sont plus à risque de bénéficier du statut BIM que d’autres catégories sociales.
« Aujourd’hui, nous demandons d’adapter la législation pour que les mutuelles puissent, après analyse, ouvrir d’office le droit au statut BIM à une série de profils. L’objectif est simple : réduire les démarches à réaliser et ainsi réduire le ‘non-recours au droit. Pour ce faire, il faudrait habiliter les mutuelles à accéder aux informations sur les revenus qui se trouvent dans diverses bases de données. Nous demandons que, pour les personnes isolées et les familles monoparentales, le droit au BIM soit activé plus rapidement en cas d’incapacité de travail, de chômage depuis plus de 3 mois, d’invalidité ou de pension », insiste Elisabeth Degryse, Vice-Présidente de la Mutualité chrétienne.
L'étude épingle aussi l'augmentation des jeunes bénéficiaires du BIM parmi les membres de la MC. « C’est un phénomène inquiétant et nouveau, les bénéficiaires de l’intervention majorée sont de plus en plus jeunes. Nous le constatons dans notre étude : en 2022, 18,1% des bénéficiaires du BIM avaient 18 ans et moins contre 11,6% en 2008. Ici aussi la situation dans les grandes villes est interpellante. Ainsi à Bruxelles 37% des jeunes de 18 ans et moins sont BIM, ils sont 35% à Charleroi, 40% à Anvers. Des chiffres à mettre en parallèle avec le revenu moyen par habitant. Il est 12% plus bas que la moyenne nationale à Anvers (ville), 21% plus bas à Bruxelles et 28% plus bas à Charleroi (selon les statistiques sur les revenus fiscaux de STATBEL). Dans les faits, la situation des jeunes est héritée des faibles niveaux de revenus de leurs parents. Si ces jeunes bénéficient de l'intervention majorée, c'est bien en raison du faible niveau de revenus des ménages dont ils font partie.
Ces chiffres démontrent une nouvelle fois l’importance du dispositif BIM. Ce droit social est important et pertinent car il améliore l’accessibilité financière, entre autres aux soins de santé, pour les familles ayant des revenus limités », conclut Elisabeth Degryse.