Les organisations syndicales du secteur des soins de santé se sont mobilisées mardi dès 11h pour rappeler au gouvernement l'urgence quotidienne à laquelle les confronte le manque de personnel. Les travailleuses et travailleurs du secteur ont déposé une "to-do list" au cabinet du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, a informé la secrétaire fédérale du SECTa non marchand Nathalie Lionnet. Pendant ce temps, une délégation rencontre le cabinet du ministre.
"Investir dans nos soins de santé, plus de personnel, plus de reconnaissance", peut-on lire sur la "to-do list" géante tenue par une manifestante en guise de pancarte. À l'heure des dernières négociations gouvernementales pour le budget de 2024, la liste de choses à faire est claire, selon les syndicats: "Le gouvernement fédéral doit refinancer le secteur, de façon à ce que davantage de personnel soit présent sur le terrain. Les travailleurs et travailleuses de ces secteurs méritent également beaucoup plus de reconnaissance, y compris au niveau de leur salaire", a insisté le secrétaire national du syndicat CGLSB Eric Dubois.
Ces conditions de travail "dans l'urgence" avaient poussé le personnel du secteur à manifester en nombre en janvier et juin 2023, et avaient donné lieu à une rencontre entre les délégués et les cabinets des ministres de la Santé (Frank Vandenbroucke) et de l'Emploi (Pierre-Yves Dermagne). "Nous avons été écoutés, mais toujours pas entendus ! Il faut des décisions", a martelé le secrétaire national du non marchand à la CNE Sebastien Robeet, dans un communiqué.
Le front espère que ses revendications auront été prises en compte par l'ensemble du gouvernement à l'issue des négociations budgétaires, en vue du discours de politique fédérale du Premier ministre Alexander De Croo attendu le 2e mardi d'octobre.
"Après deux grandes manifestations dans le secteur, nous menons cette action parce que le gouvernement fédéral entamera les négociations budgétaires ce week-end", a commenté le représentant syndical Olivier Remy (ACV PULS).
"Nous demandons à nouveau des mesures urgentes pour augmenter les salaires dans le secteur, offrir de meilleures conditions de travail et engager plus de personnel", a-t-il souligné.
Le front préconise également d'offrir davantage d'opportunités aux personnes qui accèdent au secteur des soins en cours de carrière dans un autre secteur.
Les syndicats reconnaissent que M. Vandenbroucke a déjà pris de nombreuses mesures pour résoudre le problème.
"Si nous ne continuons pas à investir dans le secteur, nous serons à nouveau confrontés à de graves problèmes dans quelques années", a toutefois souligné Olivier Remy à ce propos.
Dans une réaction adressée à l'agence Belga, le ministre Vandenbroucke a déclaré que "les personnes qui travaillent dans le secteur des soins et qui s'efforcent d'obtenir des investissements et des réformes afin de pouvoir faire leur travail dans de bonnes conditions et avec l'appréciation nécessaire, trouvent en moi un premier partenaire, même au cours de ces discussions budgétaires.
"Ces dernières années, nous avons dû entamer une énorme manœuvre de rattrapage et investir des milliards d'euros dans notre personnel soignant, non seulement pour nous sortir de la crise sanitaire, mais aussi pour soutenir celui-ci et le renforcer", a souligné M. Vandenbroucke. Celui-ci a ajouté que l'on continuait à investir.
À ses yeux, il importe de ne pas non plus oublier les réformes en examinant comment on peut mieux utiliser le personnel de soins de santé.
Selon la ministre, on a besoin de beaucoup de nouveaux collaborateurs dans le secteur des soins, "mais aussi de différents profils d'infirmiers pour mieux remplir les différentes tâches de soins".