A quelques mois des élections et alors que les débats sur les questions budgétaires générales, et de santé plus particulièrement, battent leur plein, le Dr Daniel Bacquelaine, député fédéral à la Chambre du Mouvement Réformateur, s’interroge sur les tâches des mutuelles. "Pourquoi les mutuelles restent l’intermédiaire indispensable pour une série d’actes entre le médecin et l’Inami ? Pourquoi la digitalisation et la numérisation n’amènent pas une diminution des frais de fonctionnement des mutuelles. ? "
Pour le Dr Bacquelaine deux grandes évolutions vont impacter les mutuelles : la digitalisation et le développement des ligues des patients. "Ces dernières, fédérées dans la LUSS, ont obtenu un financement du fédéral. Toutes les fonctions d’informations, de conseils, de soutien du patient ne sont donc plus le monopole des mutuelles. Les ligues de patient sont souvent l’interlocuteur privilégié des législateurs....et plus les seules mutuelles. C’est le cas notamment des remboursements de nouveaux médicaments. Ces ligues n’ont d’ailleurs pas de couleurs politiques ce qui permet de réduire les conflits d’intérêts."
Pas la suppression des mutuelles
Il tient à apporter une précision importante : « Je ne plaide pas pour la suppression des mutuelles mais pour que l’on recentre leur action et revoit leur rôle. Elles doivent absolument sortir de leurs différents conflits d’intérêt. Par exemple, elles ne peuvent plus être prestataires de soins aujourd’hui. Certaines sont propriétaires d’hôpitaux, de maisons de repos, de maisons de repos et de soins, de polyclinique. Le contrôle est à la fois contrôleur et contrôlé. C’est anormal."
Elles sont aussi gestionnaires des assurances complémentaires. "C’est une mauvaise orientation des budgets des soins de santé. Il y a un devoir moral et éthique à respecter. Il est temps que l’argent de la santé revienne à la santé. On se plaint assez d’une insuffisance de budget."
Trop de conflits d’intérêt
Par ailleurs, "il n’est pas normal que les mutuelles soient aussi des fournisseurs et des dispensateurs d’assurance hospitalisation. Surtout qu’elles sont, en même temps, dans les organes d’assurance et de Médicomut. Il y a là aussi un conflit d’intérêt."
Pour lui, à cela, il faut ajouter les conflits d’intérêt "à chaque campagne électoral où Solidaris redevient les mutualités socialistes. Ce type d’action devrait être inclus dans les budgets des campagnes électorales."
Aujourd’hui, selon lui, le budget des mutuelles est au-dessus du milliard. "Face à un tel chiffre, il faut garder un souci de bonnes gestions. Il faut diminuer leur frais de fonctionnement en leur fixant des objectifs de santé publique. Au moment du conclave budgétaire, il est intéressant de se poser cette question. On peut mettre en place une diminution annuelle sur plusieurs années. Il faut étudier les chiffres de manière précise. Certaines des tâches des mutuelles pourraient être réalisées par l’Inami directement."
Le débat est lancé. Les calculettes vont chauffer chez certains....
Derniers commentaires
Francois Planchon
10 octobre 2023Et... il ne serait pas également urgent de revoir le financement des partis politiques avant de s'attaquer aux mutuelles ?
Ils peuvent fonctionner avec du bénévolat et les seules cotisations de leurs membres...
André MIGEOTTE
06 octobre 2023D'accord avec les propositions de Daniel Bacquelaine; ne pourrait-il pas lancer une pétition sur ce sujet auprès des médecins?