Un athlète de sport d'endurance sur six (15,7%) présente une fonction de pompe cardiaque réduite au repos. Des analyses ADN montrent que ces sportifs ont des similitudes avec des patients souffrant d'une faiblesse cardiaque, selon l'étude belgo-australienne Pro@Heart dont les résultats ont été publiés lundi dans la revue Circulation.
Les chercheurs ont analysé le cœur de 281 athlètes d'endurance professionnels, à l'aide des technologies d'imagerie médicale les plus avancées. À la lumière de leurs découvertes, ils plaident pour un suivi renforcé de ces sportifs, à long terme.
"Nous savons depuis longtemps que les athlètes de haut niveau ont un cœur différent des autres", rappelle le professeur Guido Claessen de l'université d'Hasselt. "Les séances d'effort intensif entrainent un développement du muscle cardiaque qui peut être énorme. Les conséquences à long terme des cas les plus extrêmes ne peuvent pas encore être précisément déterminées."
Parmi les 281 athlètes hommes et femmes retenus pour l'étude, sur 400 candidats, figurent notamment des champions de cyclisme. Ils ont été analysés de près au sein de six centres d'expertise, en Belgique et en Australie. Au final, 15,7% présentaient des troubles normalement constatés chez des patients malades, comme une capacité de pompe du ventricule réduite et des battements excessifs du muscle cardiaque au repos. Durant l'effort, ces fonctions n'étaient pas affectées.
Les chercheurs se sont aussi intéressés au rôle de la génétique sur cette problématique, ce qui constitue une première mondiale. Ils ont conclu que les sportifs avec un moins bon patrimoine avaient jusqu'à 11 fois plus de risque de présenter des problèmes de pompe cardiaque.
"Nous ne pensons cependant pas que ces athlètes sont malades. Ils sont encore capables d'être performants à haut niveau. On ne peut pas affirmer qu'ils souffriront de problèmes cliniques dans le futur", souligne le professeur Tomas Robyns de l'UZ Louvain.