Une série de mesures visent à influencer la qualité de la prescription de médicaments. En optimisant le choix d’un médicament au sein de l’arsenal thérapeutique, l’Inami veut améliorer le rapport coût/efficacité. Elle veut aussi maîtriser le volume de prescriptions de certaines classes pharmacologiques. Et elle va suivre cela de près.
Dans une circulaire, l’Inami demande aux médecins d’aligner leur comportement de prescription sur les recommandations de «bon usage» des différentes classes de médicaments. Cette «influence en douceur» a été annoncée par les plus hautes autorités lors d’une double interview accordée à Medi-Sphere et au Spécialiste. Pedro Facon, administrateur général adjoint de l’Inami a déclaré: «Nous y travaillons de manière efficace, y compris avec notre équipe d’audit des hôpitaux. Une série de rapports viennent d’être déposés. Nous avons lancé une action visant à enregistrer dans les dossiers des prescripteurs en imagerie médicale les données qui sous-tendent la prescription. Avec des guidelines et une aide. Si nous fournissons à l’écran, dans le dossier électronique du prescripteur, des explications sur les indications des prestations, nous donnons un éclairage sans entraver la liberté thérapeutique.»
Ces recommandations, dit la circulaire, constituent «une aide pour faire le choix de la thérapie - médicamenteuse ou non médicamenteuse – la plus adaptée à la situation du patient.» De cette façon, on pourra, explique l’Inami, améliorer la qualité des soins aux patients. Grâce à une utilisation appropriée, les ressources seront utilisées plus efficacement pour la santé de tous. L’état actuel de la consommation d’une série de classes de médicaments est décrit sure le site «Vers une Belgique en bonne santé» Cet état des lieux reprend le volume de prescription (en Defined Daily Doses DDD), l’évolution de la consommation des médicaments et les dépenses INAMI pour les classes de médicaments concernées au 01-08-2022 (données 2021).
En engageant les prescripteurs à porter une attention particulière à la prescription de ces médicaments, l’Inami vise deux objectifs. En premier lieu, elle veut faire diminuer le mésusage des benzodiazépines, de la gabapentine/prégabaline et des opioïdes. Cela devrait avoir pour effet une économie de 4 millions d’euros en base annuelle. Ensuite, elle veut parvenir à une maîtrise des volumes pour les PPIs, les statines, les antidépresseurs, les antipsychotiques, les opioïdes et les antibiotiques. Ce deuxième objectif devrait avoir pour effet une économie de 20 millions d’euros en base annuelle.
La Commission Nationale médico-mutualiste et les responsables des organisations professionnelles ont donné leur accord pour porter une attention particulière à la prescription des classes de médicaments concernées. Cette prescription sera monitorée et une évaluation de l’évolution des volumes de prescription et des dépenses sera réalisée, et ce sur base de la mesure « zéro » établie en août 2022 par la Direction Politique Pharmaceutique de l’Inami.