Récemment l’asbl Welzijnzorg, qui s’emploie à dénoncer toutes les sortes d’exclusion, a organisé une action au Carrefour de l’Europe, devant la gare centrale à Bruxelles. Elle voulait manifester contre l’exclusion digitale des personnes qui vivent dans la pauvreté. Avec pour mot d’ordre « Tout digital ? » les manifestants ont revendiqué le maintien de l’accès aux services par téléphone ou aux guichets.
Il n’est pratiquement plus possible aujourd’hui de faire autrement que de manière digitale une opération bancaire, de prendre rendez-vous avec son médecin, de consulter son dossier médical avec la plateforme masanté, de communiquer avec les enseignants via la plateforme SmartSchool. C’est tout simple pour ceux qui sont « numériquement lettrés ». Mais l’association néerlandophone Welzijnzorg veut attirer l’attention sur le grand nombre de personnes qui à cause du « tout digital » n’ont plus accès à leurs droits les plus élémentaires.
Au cours de cette action, les passants qui déambulaient au Carrefour de l’Europe ont été invités à écrire sur des cartes postales quelle était la limite à laquelle ils se heurtaient sur le plan numérique. Les activistes de Welzijnzorg portaient de grands QR-codes donnant un lien vers leur campagne contre l’exclusion digitale.
« Nous voulons donner par cette action un signal clair disant que de nombreuses personnes ont encore besoin d’un accès physique aux services. Si ces services ne sont plus dispensés que par voie digitale, les gens vont perdre leur accès à leurs droits. Les personnes vivant dans la pauvreté seront de ce fait éjectées de la société » a expliqué Hilde Geurts, porte-parole de Welzijnzorg.
Pour garantir la disponibilité des services dans tous les domaines, l’association a interpellé sur différents points les autorités dans le pays. Au niveau régional, elle a demandé notamment à la Région Bruxelloise de maintenir l’accessibilité de l’offre de services par téléphone et de laisser en place des guichets où on puisse se rendre sans prendre rendez-vous. Elle espère aussi voir se poursuivre le soutien aux formations pour le numérique. Et au niveau fédéral, elle exige que l’accès à internet soit inscrit au nombre des droits élémentaires.
Lire aussi: Résoudre la fracture… numérique!