Des cabinets médicaux mobiles pour contrer la pénurie de médecins

En Normandie, la pénurie de médecins est combattue avec des cabinets médicaux mobiles. Parce qu'il y a une grave pénurie de médecins généralistes dans les campagnes, le "Doctobus" vient désormais dans les villages. En Provence, le 'Gynécobus' gagne en popularité.

Les maires de France doivent faire preuve de créativité pour assurer la prise en charge médicale de leurs concitoyens dans les « déserts médicaux». De plus en plus de communes mettent donc en place des postes médicaux mobiles - dont celui d'Evreux en Normandie.

Dans cette ville d'environ 50 000 habitants, un mini bus transformé en poste mobile de médecin va sillonner huit communes de l’agglomération d’Évreux. Six médecins généralistes, dont cinq déjà à la retraite, et deux secrétaires médicales vont se relayer pour faire tourner le Doctobus dans les huit communes. " Dans l’agglomération, 13 000 personnes sont sans médecin traitant depuis des années." déclarait Guy Lefrand, président de l’agglomération d'Evreux

Le docteur Guy Lefrand, qui est lui-même médecin urgentiste, a dû négocier pendant environ deux ans avec les caisses d'assurance maladie et les autorités sanitaires pour mettre en place le "Doctobus". Cela devrait soulager le service des urgences de l'hôpital et les postes de médecins de la ville souvent complets . Réduire les temps d'attente trop longs est aussi une tâche du Doctobus.

Le patient appellera d’abord la secrétaire médicale qui transférera la demande auprès de la Cellule de coordination des soins non programmée (CCSNP). Le patient sera rappelé dans les 30 minutes pour convenir soit d’un rendez-vous ou alors si le caractère est plus urgent de le diriger vers le service adapté. Il y a des rendez-vous et des horaires fixes pour chaque village - similaire à l'horaire d'un bus régulier. Dans le bus, les patients sont traités au tarif normal. 

Au total, Evreux a alloué 200 000 euros pour la transformation et l'agrandissement du minibus. Un budget annuel de 100 000 euros a été budgétisé pour les frais de fonctionnement et de personnel. A la fin de cette année, les caisses d'assurance maladie et la commune veulent dresser un premier bilan pour vérifier l'efficacité économique, mais aussi la demande médicale de l'offre.

"Gynécobus"
Des initiatives similaires se développent également dans d'autres régions. Par exemple, le gynécologue Olivier Marpeau d'Aix-en-Provence a récemment mis en place un "Gynécobus" dans lequel il propose des soins, des consultations et des dépistages dans les montagnes provençales en compagnie d'une sage-femme. Le bus est considéré comme un service mobile de l'hôpital de Brignoles.

Au total, 18 gynécologues et 17 obstétriciens praticiens travaillent dans le bus un à deux jours par mois pour un forfait journalier de 250 euros. Cela évite aux patientes de longs trajets vers un cabinet de gynécologie. Ils peuvent également faire appel aux services préventifs lors de leurs rendez-vous dans le bus. Après tout, le bus veut lutter contre les « inégalités » dans le dépistage de certains troubles. Là aussi, on veut « réinventer » la médecine rurale.

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