Une note « Mobilité internationale des médecins » de la Cellule planification du SPF Santé publique analyse les flux d’étudiants et diplômés en provenance et à destination de l'étranger sur la période 2004- 2018. Elle établit e.a. que +/- 6% des candidats qui font leur spécialisation chez nous ont un diplôme de base en médecine obtenu à l’étranger.
La mobilité estudiantine, puis professionnelle, est déterminante pour évaluer et a fortiori planifier la force de travail médicale. La controverse est connue : les quotas pénalisent les étudiants ayant décroché leur diplôme de base de médecine dans une université belge, aucun filtre ne s’appliquant aux diplômés d’une faculté étrangère venant se spécialiser chez nous. Tout comme la reconnaissance des titres professionnels particuliers obtenus hors frontières, ce flux alimente le « stock » de médecins sur le marché du travail belge, indépendamment de notre contingentement.
Un rapport 2020 de la Cellule planification montre qu’en Communauté française, la part d’étudiants non belges parmi les effectifs totaux est assez stable de 2004 à 2016, de +/- 17% à 23%. Les jeunes de nationalité européenne sont nettement plus nombreux que les non-UE. En Communauté flamande, la part de carabins non belges est de 8% jusqu’en 2014-2015, passant à 6,4% en 2017-2018. Elle est donc, en gros, 3 fois moindre qu’au sud du pays, qui accueille de nombreux Français « en raison de l’examen d’entrée et du coût élevé des études en France ».
Quid des diplômés ? En Communauté française, la proportion d’étudiants non belges obtenant le diplôme de base fluctue de 11% à 14% entre 2006 et 2018, avec quelques pics annuels à 17%. Les étudiants originaires de l’UE y sont majoritaires (plus de 9%), toujours avec une très forte représentation des Français (2/3, entre 2016 et 2018).
Les étudiants venus se former en Belgique y poursuivent, en grande majorité, leur spécialisation. Ils peuvent être rejoints, à ce niveau du parcours, par des jeunes porteurs d’un diplôme de base délivré hors Belgique. En effet, ceux-ci peuvent indépendamment du contingentement avoir accès à une spécialité s’ils disposent d’une place de stage. Il y a en moyenne +/- 6-7% de candidats avec un diplôme de base étranger qui obtiennent un premier numéro Inami (de stagiaire, donc), sauf en 2018 (3% seulement, un effet de la double cohorte vraisemblablement et de sa pression accrue sur les places disponibles). Les quatre pays d’origine du diplôme de base les plus fréquemment représentés sont la France, l’Italie, les Pays-Bas et la Roumanie. « Une proposition de loi (…) a été adoptée par la Commission de la santé publique le 13 février 2019 », indique le rapport de la Cellule planification. « Elle vise à instaurer un contingentement des médecins formés dans une université étrangère. Les modalités d’application sont en cours d’analyse. »
Pour le Dr Giovanni Briganti , Président du Comité Interuniversitaire des Médecins Assistants Candidats Spécialistes, « Le CIMACS se réjouit de retrouver enfin des chiffres concernant nos confrères diplômés dans des universités étrangères. Nous avons besoin de plus de candidats spécialistes, car l’arrivée de ces derniers atténue la nécessité que nous avons d’élargir les quotas INAMI. ».
> Découvrer l'intégralité de la note