Les médecins généralistes francophones estiment que les mesures reprises dans le projet de plan alcool interfédéral sont insuffisantes. La Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG) plaide entre autres pour une interdiction complète de la publicité sur l'alcool et pour un meilleur encadrement de la distribution d'alcool.
Les ministres de la Santé du gouvernement fédéral et des entités fédérées finalisent l'élaboration d'un plan alcool interfédéral. La mouture définitive devrait être présentée mercredi prochain, a fait savoir le cabinet du ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbro ucke.
Quelques mesures ont déjà été dévoilées à l'automne, notamment la mise en place d'une interdiction partielle de la publicité sur l'alcool. Les médecins estiment que cela ne va pas assez loin et réclament une interdiction totale.
De manière générale, la cellule Alcool de la SSMG juge les mesures "d'une faiblesse et d'une insuffisance coupables". Elle plaide pour l'adaptation de l'étiquetage des boissons alcoolisées en mentionnant clairement que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé et en indiquant de ne pas consommer plus de deux unités d'alcool par jour et de faire abstinence pendant deux jours au moins.
Parmi d'autres recommandations, "basées sur des preuves scientifiques", la Société veut qu'on instaure un prix minimum par unité d'alcool vendue au détail, et demande l'interdiction d'offrir des boissons alcoolisées gratuitement ou à prix considérablement réduit. La distribution d'alcool doit également être mieux encadrée en limitant l'accessibilité physique aux boissons alcoolisées (interdiction de vente d'alcool dans les stations-service, les distributeurs automatiques, les magasins de nuit, les magasins situés dans les hôpitaux, mais aussi dans les boulangeries, les librairies...).
Les médecins demandent encore d'adapter la législation sur la vente d'alcool pour les 16-18 ans, un public qui, aujourd'hui en Belgique, est autorisé à consommer de la bière et du vin. Des études montrent que plus l'âge auquel on commence à boire de l'alcool est bas, plus la probabilité d'une consommation d'alcool nocive plus tard augmente.
Les médecins souhaitent aussi instaurer des mécanismes pour "surveiller systématiquement l'ingérence (bien réelle) des intérêts commerciaux".
La SSMG rappelle que l'alcool est, en Belgique, la quatrième cause de mortalité et de diminution de la qualité de vie chez les personnes âgées de 15 ans et plus. En 2018, les décès liés à l'alcool étaient estimés à 5,4% de l'ensemble des décès.
Les coûts directs (soins de santé...) et indirects (perte de productivité...) de la consommation d'alcool sont estimés en milliards d'euros. Les recettes apportées à l'État (via la TVA et les accises) n'équilibrent par ailleurs pas ces coûts, précise la SSMG.
Derniers commentaires
Charles KARIGER
23 mars 2023Quand se décidera-t-on à surmonter les lobbys des alcooliers et autres trappistes (nombre de bières titrent largement plus de 8° en étant SERVIES EN VERRES D'UN TIERS DE LITRE !) pour arriver à DOUBLER TOUTES LES PEINES pour des délits et crimes commis sous l'influence de substances, au premier rang desquels le cannabis et l'alcool bien sûr?
Rappels: A] Duvel: 8,5°; Chimay "bleue": 9°; Aubel Triple: 9°; Achel Bruin Extra: 9°; Achel Bruin Extra: 9,5°; ... Black damnation: 12°; Bush ambrée triple: 12° !
B] teneur alcoolique des vins: de 8° à 15°
Thierry LORAND
23 mars 2023Je viens de recevoir un couple où chacun buvait son litre de vin en cubi 3 litres à 6 euros issu de grandes surfaces à bas coût. Résultat, chacun une cirrhose et le mari en greffe hépatique. Un scandale de vendre du vin au prix de l'eau ou du lait. On rembourse intégralement les frais médicaux secondaires à des accidents de voiture en ébriété. On pourrait imaginer une prise en charge de 10% et plus en cas de récidive.
Un excellent moyen de réduire la consommation de drogues et alcools (et donc les arrivages), c'est de multiplier énormément les tests sur les routes