La loi sur la pratique de qualité des soins de santé récemment publiée, apporte des éléments nouveaux pour la pratique de tous les soignants et notamment des médecins. La nouvelle Loi prévoit que les médecins puissent désormais démontrer qu’ils se forment en continu. Il y a des inconvénients mais il y a aussi des avantages.
Au-delà de la détention d'un visa, que l’on qualifie de « statique », on tend vers une situation où le portfolio permettra à son titulaire de démontrer qu'il est compétent pour fournir des prestations de qualité. De ce fait la Loi prévoit notamment des mesures alternatives à une recertification que certains auraient espéré mais que l’ABSyM a toujours refusé.
Les inconvénients
En dehors des avantages liés à ce portfolio dit « dynamique », il y a aussi des inconvénients : l’accréditation sur base volontaire se voit probablement remplacée par un portfolio devenu obligatoire et cela ajoute des contraintes administratives supplémentaires. De plus, ce portfolio peut être contrôlé à tout moment alors que les modalités de ce contrôle ne sont pas encore connues (il devrait au moins se faire de manière contradictoire).
Les avantages
Par contre, ce système permettra au médecin d’emprunter des passerelles vers d’autres disciplines les reliant éventuellement à la nomenclature ad hoc. Cette plasticité dans l’évolution professionnelle permettra l’évolution de la pratique de chacun et s’inscrit aussi dans la volonté de toutes les autorités de réaliser du transdisciplinaire ou du multidisciplinaire au niveau des pratiques de soins médicaux, modalité qui ne peut être qu’enrichie par une précision et/ou un élargissement des compétences de chacun. Cette qualité se voit aussi renforcée par les modalités et précisions prévues dans l’organisation de la permanence, des collaborations ainsi que de la continuité des soins. Pour ces éléments, le portfolio est un outil intéressant aussi.
D’ailleurs, l’instauration d’une obligation pour tous les prestataires de participer activement à la permanence professionnelle et à la continuité des soins, contribuera à faire participer de manière équitable les prestataires tant extrahospitaliers que ceux pratiquants à l’hôpital. Cependant cette obligation qui fait partie intégrante de la profession de médecin doit pouvoir tenir compte d’exceptions éventuelles et respecter l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle du médecin.
Enfin, les précisions quant au contenu du dossier médical et les modalités d’y accéder, sont aussi des points qui visent à améliorer la collaboration entre prestataires et la qualité des soins.
Les regrets
Par contre, concernant les connaissances de base, il y a la langue pour communiquer avec le patient, et l’ABSyM regrette que la nouvelle Loi ne prévoit pas l’introduction d’un examen linguistique pour les médecins étrangers, ni sur la connaissanse du système médico-social belge, ce qui est d’autant plus regrettable quand il y a une limitation des numéros INAMI pour les ressortissants belges.
Quant à la supervision de l’ensemble, une commission fédérale assurera le contrôle du respect des différentes exigences de qualité par les prestataires de soins. La qualité de la pratique professionnelle reste avant tout essentielle pour le patient et les médecins doivent en être les garants aussi, pour autant qu’ils restent associés à la mise en place des mesures prévues par la Loi.
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