Le PS a dénoncé vendredi par la voix de sa cheffe de groupe à la Chambre, Laurette Onkelinx, la réforme du financement de la sécurité sociale approuvée vendredi par le gouvernement, estimant qu'elle «asphyxie totalement notre sécurité sociale et met en péril l'essence même de ce précieux mécanisme de solidarité: le financement des pensions, des soins de santé et des revenus de remplacement». Selon les socialistes, «ce gouvernement démantèle purement et simplement la protection sociale de tous les Belges au moment où ils en ont le plus besoin».
Pour le groupe PS à la Chambre, «le gouvernement Michel doit au contraire donner tous les moyens à la sécurité sociale pour lui permettre d'assurer son rôle de véritable bouclier contre la crise».
Dans le collimateur des socialistes, l'«attaque» portée contre la dotation d'équilibre de la Sécu à travers laquelle l'Etat rééquilibre les comptes selon l'évolution de la conjoncture. Pour Laurette Onkelinx, les mécanismes de responsabilisation auxquels le gouvernement entend soumettre la dotation d'équilibre ne sont pas uniquement liés à une gestion saine de la sécurité sociale. Certains d'entre eux sont au contraire, directement liés aux mesures qui seront décidées par le gouvernement et à l'évaluation correcte ou non du rendement de celles-ci. «Or, le gouvernement MR/N-VA nous a déjà prouvé à maintes reprises qu'il était fâché avec les chiffres et que ses prévisions de recettes étaient le plus souvent farfelues», s'inquiète l'ex-ministre des Affaires sociales.
Selon elle, les choses sont claires: «l'objectif du gouvernement, c'est de payer la plus petite dotation possible et de renvoyer la balle aux acteurs de la Sécu». Cette situation, assure-t-elle, «plongera les comptes de la sécurité sociale dans le rouge, ce qui ne sera pas sans conséquence: la dotation qui sera ainsi attribuée sera en-deçà de ce qui serait nécessaire pour faire face aux besoins réels des pensionnés, des patients, des invalides ou des demandeurs d'emploi». Au final, le gouvernement pourra alors «contraindre les partenaires sociaux à proposer de nouvelles mesures, qui tomberont inévitablement sur le dos des personnes les plus fragiles».
La cheffe de groupe socialiste souligne que la dotation d'équilibre est pourtant essentielle en cette période de crise alors que «suite aux mesures prises par ce gouvernement en faveur des entreprises, les sources de financement de la sécu sont en constante diminution» et qu'on enregistre par ailleurs une augmentation des dépenses, très largement due au vieillissement de la population.