Solidaris n’est pas le seul organisme à s’alarmer de l’avenir étriqué qui semble réservé à l’information neutre en matière de médicaments. Le GBO dit s’inquiéter lui aussi des coupes claires annoncées dans les rangs des visiteurs médicaux indépendants.
Pour mémoire, l’asbl Farmaka, qui œuvre à cette information notamment par le biais de visiteurs médicaux, a médiatisé la coupe budgétaire qu’elle subit: moins 1,5 million sur une enveloppe de 3,5 millions. Elle relate avoir dû procéder au licenciement collectif de 28 collaborateurs (lire par ailleurs sur ce site). Du côté du cabinet De Block, on réfute qu’il s’agisse d’une économie, les moyens allant être réinjectés dans le cadre d'un plan pluriannuel sur l'implémentation de l'Evidence Based Medecine, au sujet duquel la ministre est supposée bientôt communiquer.
Le GBO rappelle que les dépenses en médicaments constituent toujours l’un des postes majeurs dans le budget de la santé ; partant, elles peuvent menacer l’équilibre de la sécurité sociale. Le président du syndicat, Paul De Munck, affirme n’être «certainement pas opposé à revisiter la gouvernance globale et les modes de financement en matière d’information et de formation des professionnels à une prescription plus adéquate». Il y a, dit-il, une «nécessité absolue» de fournir aux dispensateurs de l’information indépendante sur l’usage rationnel de tel ou tel médicament et sur ce qu’en dit la littérature.
Le GBO réclame donc que dans la seconde partie du Plan Evidence-Based Practice (EBP) du KCE, prévue pour octobre 2017 et supposée accoucher de recommandations pour la mise en œuvre de l’EBP sur le terrain, «la logique d’une information indépendante telle que celle fournie par les visiteurs de Farmaka soit non seulement maintenue mais renforcée».
Paul De Munck rappelle que pour un professionnel, appliquer l’EBP, c’est combiner au moins trois éléments: sa propre expertise clinique, les préférences du patient «et aussi les ‘preuves’, généralement fournies sous forme de recommandations ou guidelines».