Le Dr Marcel De Brabanter, qui a contribué à porter sur les fonts baptismaux le syndicalisme médical belge, vient de décéder à l’âge de 94 ans. Artisan de la loi sur l’assurance-maladie de 1964, défenseur de la médecine générale et partisan de l’échelonnement, il est toujours resté dans ses activités de défense professionnelle un homme de dialogue et de concertation.
Rita Cuypers, directrice et juriste de l’ASGB (Algemeen Syndicaat van Geneeskundigen van België), resitue le Dr De Brabanter dans le paysage syndical belge. «Le Dr De Brabanter était un homme à la fibre sociale mais aussi très large d’esprit, qui peut être considéré comme le fondateur du syndicalisme médical dans notre pays.» Le rôle majeur qu’il a endossé dans la création de la loi sur l’assurance-maladie de 1964 est bien connu. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il avait commencé une décennie plus tôt déjà à défendre les intérêts de ses confrères et consœurs, poursuit Rita Cuypers. «Le Dr De Brabanter voulait procéder pour cela de la même manière que pour les ouvriers. Il estimait également que les médecins devaient participer à la gestion des organes de l’assurance-maladie. Il est toutefois toujours resté l’homme du dialogue et de la concertation, au contraire de son confrère André Wynen, qui a également fondé un syndicat médical dix ans après lui mais était nettement plus enclin à brandir la menace d’une grève», poursuit-elle.
Corporatisme
«Le Dr De Brabanter estimait que les médecins devaient pouvoir se concentrer pleinement sur leurs patients sans avoir à s’inquiéter de leur propre situation matérielle; c’est dans cet esprit qu’il a créé, en sus d’un ‘syndicat’, une ‘caisse de prévoyance’ destinée au corps médical [l’ancêtre de l’actuelle Amonis, ndlr]. Loin de tout corporatisme étriqué, il était également soucieux des intérêts de la population, de la communauté», souligne Rita Cuypers.
Elle se souvient également de Marcel De Brabanter comme d’un ardent défenseur de la médecine générale et de la première ligne, mais aussi de l’échelonnement. C’est ensemble que généralistes et spécialistes doivent prendre soin du patient, souligne encore l’ASGB, et non pas en compétition.
Revalorisation
«En matière de financement hospitalier aussi, le Dr De Brabanter défendait des idées d’avant-garde: le principe de l’honoraire ‘pur’, où les revenus des médecins sont générés exclusivement par leurs prestations intellectuelles, était l’une des pierres angulaires de sa vision du financement hospitalier. Fort de cette idée, il a défendu tout au long de sa carrière la revalorisation des honoraires.»
La rédaction tient à exprimer ses plus sincères condoléances à la famille. Les obsèques se tiendront ce samedi 26 septembre à l’église Sint-Paulus à Anvers.