Attendu pour ce jeudi normalement, l'avis que l'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (ARES) devait rendre sur le projet de réforme des rythmes académiques annuels a été renvoyé à septembre prochain, a convenu jeudi son conseil d'administration.
"Le conseil d'administration a décidé de prendre en compte l'ensemble des remarques et de poursuivre les travaux", indiquait-on jeudi auprès de l'ARES.
"Un groupe de travail élargi va être mis sur pied pour poursuivre la réflexion".
Les conclusions de ce groupe élargi ne sont attendues qu'à la fin de l'été seulement. L'objectif est qu'elles soient validées lors de la réunion de l'ARES le 25 septembre prochain, a-t-on précisé à même source.
Après avoir réceptionné il y a trois semaines les avis des différents acteurs de l'enseignement supérieur, le conseil d'administration de l'ARES devait théoriquement rendre ce jeudi son avis sur le projet de réforme.
Mais la tâche s'est à l'évidence révélée impossible. Le projet divise en effet profondément le secteur.
Face à ces tensions, la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), avait annoncé il y a quinze jours qu'elle ne modifierait le calendrier académique que si la réforme bénéficiait d'un "consensus large et clair".
L'idée est notamment d'anticiper la rentrée académique à la fin août et à réorganiser les périodes de cours et sessions d'examens afin d'assurer de vraies périodes de repos aux étudiants et enseignants.
Depuis l'entrée en vigueur du nouveau calendrier scolaire dans l'enseignement obligatoire l'an dernier, les acteurs de l'enseignement supérieur en FWB réfléchissent aussi depuis des mois à réaménager les rythmes académiques dans tout l'enseignement supérieur.
Les implications organisationnelles du projet varient toutefois entre universités, Hautes écoles et écoles supérieures des arts.
Les étudiants sont, eux, opposés au projet, la Fédération des Étudiants francophones (FEF) dénonçant un "calendrier du burn out" pour les étudiants, en particulier les jobistes.
Une pétition lancée par l'organisation estudiantine a déjà récolté 8.000 signatures contre le projet, selon la FEF.
Celle-ci dénonce notamment "le temps inexistant" alloué aux blocus et des périodes d'examens "beaucoup trop courtes pour mettre en place des évaluations de qualité".
A l'appel de la FEF, une grosse cinquantaine d'étudiants ont d'ailleurs manifesté jeudi matin sous les fenêtres de l'ARES à Bruxelles pour exprimer leur opposition au projet.