A la demande de la Fondation Roi Baudouin, la société Indiville a mené à la fin 2022 une vaste enquête auprès de personnes de plus de 60 ans en Belgique qui ne sont pas en situation de dépendance. Quelle est leur vision du vieillissement ? Pour 59% des sondés, cette vision est positive ou très et pour 41%, elle est négative ou très négative.
Plus de deux mille personnes ont été interrogées en ligne ou par téléphone. Les réponses obtenues ont encore été pondérées par des interviews en rue. Bénéficier du soutien de son entourage, pouvoir joindre financièrement les deux bouts, avoir de bonnes perspectives de santé, avoir autour de soi des personnes à qui parler : autant de facteurs importants pour le bien-être des plus de 60 ans et leur attitude face au vieillissement. Pour 59% des sondés, cette vision est positive ou très et pour 41%, elle est négative ou très négative. L'augmentation constante de ce dernier chiffre depuis 2017 donne à réfléchir. Une partie importante de l’enquête portait sur l’habitat car c’est là une grande préoccupation actuelle de la Fondation Roi Baudouin. Elle avait déjà produit en 2020 un document sur la question. Selon l'enquête, la plupart des plus de 60 ans souhaitent continuer à vivre chez eux et dans leur quartier, même si beaucoup se rendent compte que leur logement est insuffisamment adapté, par exemple en termes de consommation d'énergie. Il est très important pour eux de conserver une autonomie maximale – grâce à diverses formes d'aide – et d’avoir le sentiment d’être chez soi, même en maison de repos.
Des chiffres inquiétants
Certains chiffres sont inquiétants : 30% des plus de 60 ans ont du mal à joindre les deux bouts et 36% seulement pensent être financièrement préparés pour vivre longtemps. Environ 20% n’ont personne avec qui partager leurs soucis et 52% craignent de ne pouvoir compter soit sur personne (9%), soit tout au plus sur deux personnes (43%) en cas de problèmes de santé. La majorité ne se prépare pas vraiment à l'avenir : seuls 18% ont déjà pris des mesures concrètes. Et 42% des personnes interrogées déclarent ne pas vraiment s’y préparer.
Des chiffres sont en évolution, notamment en ce qui concerne une meilleure connaissance du concept d’aidants proches et de formes alternatives de logement. Connaître des personnes qui vivent dans certaines situations influence la perception, par exemple des maisons de repos. Mais près de la moitié des personnes interrogées n'ont pratiquement aucune idée des habitudes de vie qui y règnent. La sensibilisation et la fréquentation régulière de ces établissements produisent apparemment des effets positifs : l’image de ces institutions est moins négative chez les personnes qui s’y sont déjà rendues.
De nouveaux Belges et des non-Belges ont également été interrogés. Les non-Belges, en particulier, ont beaucoup plus confiance dans l’idée qu'ils bénéficieront de suffisamment d’aide en cas de problèmes de santé, principalement de la part de leur propre cercle familial ou d'amis. Ils attendent de leurs enfants qu’ils jouent un rôle actif à cet égard. En même temps, la perspective de devenir un jour dépendants les inquiète plus souvent.
Toutes ces données constituent un puissant plaidoyer pour s’attaquer à la solitude des personnes âgées, soutenir le volontariat et le monde associatif, et développer des quartiers adaptés aux seniors. Les initiateurs de l’enquête espèrent que les données qu’ils ont pu recueillir pourront servir aux autorités et aux autres acteurs concernés pour préparer l’avenir des seniors.
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> Lire le rapport complet 2020
> Document sept. 2022 sur le logement des seniors