Le personnel des ambulances britanniques observe lundi une nouvelle grève pour demander des augmentations de salaires face à l'inflation dans un Royaume-Uni où la multiplication des conflits sociaux ne semble pas près de se tarir face à l'inflexibilité du gouvernement.
Il s'agit de la troisième grève en cinq semaines pour les ambulanciers du service public de santé, le NHS, dont les infirmières étaient déjà en grève deux jours la semaine dernière après une première mobilisation inédite en décembre.
La grogne sociale s'étend à de nombreux secteurs au Royaume-Uni, où l'inflation atteint 10,5% selon les derniers chiffres. Mais celui de la santé, frappé par un sous-financement chronique et un manque d'effectifs, est particulièrement touché. Une nouvelle journée d'action massive est annoncée pour le 6 février, alors que le gouvernement est en train de faire adopter une loi sur le service minimum dans plusieurs secteurs, dont la santé et les transports.
Le ministre de la Santé Steve Barclay a jugé "immensément décevant" dans un communiqué dimanche soir le mouvement de grève des ambulanciers et souligné les mesures d'urgence mises en place pour assurer la sécurité des patients.
"Il n'y a pas eu la moindre proposition en cinq semaines", a dénoncé la secrétaire générale du syndicat Unite, Sharon Graham, appelant le Premier ministre conservateur Rishi Sunak à négocier car à ses yeux, son ministre de la Santé n'a pas "l'autorité" pour conclure un accord.
Là où Steve Barclay évoque des "discussions constructives" avec les syndicats sur les salaires pour l'année prochaine (2023/2024), la responsable syndicale a averti que les grévistes seraient "là" jusqu'à ce que le gouvernement se décide à négocier sur l'année en cours.
"Ce sont les gens qui étaient là pendant la pandémie quand on n'avait pas de vaccin", "des gens mourraient, des employés du NHS mourraient", a-t-elle insisté sur Sky News.
Elle espère néanmoins que la journée d'action du 6 février, "un jour triste pour le NHS", puisse être évitée.
"Le gouvernement a la possibilité de rassembler les secrétaires généraux" des syndicats "n'importe quand, on sera là", a-t-elle affirmé, soulignant que les personnels de santé assureraient la sécurité des patients.
"Cinq cents personnes meurent chaque semaine en attendant une ambulance dans la cinquième économie la plus riche du monde", a-t-elle dénoncé, reprenant l'estimation d'une organisation d'urgentistes, le Royal College of Emergency Medicine, "c'est une honte nationale absolue".